La saison des pluies est un calvaire pour les commerçants du marché central qui enregistrent une baisse de leur revenu journalier et des pertes de marchandises.

Les commerçants essaient de protéger autant qu’ils peuvent leur marchandise. Le ciel est sombre ce lundi 12 août 2024. La pluie arrose les étals sur lesquels sont exposées des marchandises au marché central de Douala, l’un de plus grand de la ville.  Sur les allées boueuses, les acheteurs peinent à se frayer un chemin. « La pluie est un grand obstacle pour nos activités.  Nous avons du mal à conserver les vivres frais qui pourrissent rapidement », déplore Marie Jipgang, vendeuse de fruits et légumes dans ce marché situé dans le 2^e arrondissement.

Comme Marie, Ahmed T. connaît les mêmes difficultés. Selon ce vendeur de vêtements, la pluie a abîmé une bonne partie de son stock. « C’est la galère. Les vêtements s’abîment, les couleurs se détériorent. Il est difficile pour les clients de faire des essayages », regrette ce vendeur.

En plus des marchandises endommagées, les commerçants enregistrent une baisse de leur recette journalière, déplore Siako Dilan, un autre vendeur.  « Avant la période des pluies, je réalisais une recette de près de 60 000 F Cfa par jour. Avec les pluies, c’est un exploit pour moi d’avoir au moins la moitié. Un vêtement qu’on vendait à 2 000 F Cfa, une fois mouillé, ne se vend plus au même prix. On est obligé de le vendre à 1500 F Cfa, voire moins. C’est une perte énorme qui met en péril nos activités ».

Variation des pluies dans la ville de Douala pendant la période de mousson

Selon le président de l’association des vendeurs de vêtements, les pertes financières sont importantes, en raison de la détérioration des produits et de la baisse de fréquentation des clients.  « Faire les courses quand il pleut est un véritable parcours du combattant. Les routes sont boueuses, les taxis augmentent le tarif. Et une fois au marché il y a des flaques d’eau partout et il y a beaucoup de monde qui se bouscule », affirme Amina Bwame, une ménagère.

D’après les prévisions météorologiques, les habitants de Douala ne sont pas encore au bout de leur peine. « La fin de la saison pluvieuse est prévue vers mi-décembre 2024. Toutefois, nous devrions assister à une accalmie de la phase intense des pluies en fin septembre 2024 », explique Christian Nguilambouhe, Chef Service des Prévisions Météorologiques pi à la Direction de la Météorologie Nationale.

Dans son  bulletin décadaire climat et eau, 2^e Décade du mois d’août 2024,  la Direction de la météorologie nationale, annonce que durant la deuxième décade du mois d’août, on s’attend à des crues fréquentes dans les bassins des fleuves côtiers et du Logone et Chari, notamment dans les localités de Douala, de Limbé, Maga, et Yagoua.

HYACINTHE TEINTANGUE (stagiaire)