Bien que ces efforts conjoints des autorités et des entreprises du Littoral laissent entrevoir une amélioration progressive dans la lutte contre les déchets plastiques, le défi reste immense au niveau de la population selon le Délégué régional de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable.

Il est environ 14 heures ce lundi 9 juin 2025. Daniel Djafnga fouille un tas de déchets ménagers qui encombrent la rue de l’école publique maternelle de New-Deido, dans l’arrondissement de Douala 1^er.  Ce jeune âgé de 27 ans trie et sélectionne minutieusement les déchets plastiques. « C’est dans ces poubelles que je trouve de l’argent pour souvenir à mes besoins. Beaucoup de gens ignorent l’utilité des déchets plastiques. Pourtant, nous avons des entreprises qui en achètent régulièrement. Nous vendons 1 kg à 50 F Cfa », confie Daniel Djafnga.

Pour lutter contre ces déchets plastiques qui envahissent les rues de Douala, la délégation régionale de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (minepded) pour le Littoral a organisé avec ses partenaires lors de la 52^e édition de la journée mondiale de l’environnement une rencontre autour du thème « combattre la pollution plastique ». « Aujourd’hui le plastique encombre nos décharges, obstrue les drains, cause des inondations (…) ce qui en fait l’une des menaces les plus graves pour la planète. Les micros plastiques se retrouvent dans les aliments que nous mangeons, l’eau que nous buvons et même l’air que nous respirons », déclare Aboubakari Haman Tchiouto, Secrétaire général des services du gouverneur du Littoral.

A en croire le Délégué Régional du Minepded-Littoral, des avancées notables ont été réalisées pour limiter les dégâts causés par les déchets plastiques. « La lutte contre les emballages plastiques d’épaisseur inférieur à 61 microns a été effective depuis 2014. Et depuis lors, beaucoup de choses ont été réalisées », explique-t-il. Mais là où le bât blesse, déplore le délégué, c’est au niveau de la population qui n’est pas suffisamment éduquée sur les bons gestes en matière de protection de l’environnement.  « La population ne connaît même pas ce qu’on appelle le tri de déchets et gèrent mal leurs déchets ménagers, ce qui nous complique la tâche et constitue un frein véritable à l’économie circulaire », déplore le Délégué régional du Minepded.

Il ajoute que pour la seule année 2025 en cours, environ 5 milles tonnes de plastiques non biodégradables d’une épaisseur inférieure à 61 microns ont été saisis au Port autonome de Douala, grâce à l’opération menée par la Marine Nationale. Selon le délégué, ceux qui vendent ces plastiques ont modifié leurs techniques et modes opératoires, ce qui complique la tâche des agents de contrôles sur les marchés.

Outre ces actions gouvernementales, de nombreuses entreprises qui ont obtenu leur permis environnemental, fournissent aussi des efforts afin de respecter leurs cahiers de charges. A en croire Aboubakari Haman Tchiouto, Secrétaire général des services du gouverneur du Littoral, des instructions ont été données aux responsables concernées afin de faire respecter la réglementation en matière de la lutte contre les plastiques non biodégradables qui est un danger pour la santé.

Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)