Drépanocytose : au Cameroun, environ 9 000 nouveau-nés touchés chaque année
Dans le but de maximiser le nombre de personnes dépistées et de sensibiliser le public sur cette maladie héréditaire chronique qui demeure encore mal connue, l’Hôpital Laquintinie a organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la drépanocytose, une campagne de dépistage gratuit de l’électrophorèse de l’hémoglobine.
Ce mardi 18 juin 2025, Armand et ses amis ont quitté leur centre de formation professionnelle pour se rendre à l’hôpital Laquintinie, dans l’arrondissement de Douala 1er, afin de profiter de l’opération gratuite de dépistage organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la drépanocytose qui se célèbre le 19 juin. Ces jeunes veulent passer leur test de l’électrophorèse de l’hémoglobine. « Âgée de 6 ans, la fille de mon grand frère souffre de la drépanocytose depuis sa naissance. La souffrance de l’enfant et les efforts consentis par ses parents au quotidien, affectent toute la famille », témoigne Armand, un adolescent de 17 ans qui souhaite connaître son statut.
A en croire Diane Mekougou, mère d’un enfant drépanocytaire, la souffrance est insupportable tant sur le plan physique que psychologique. « Ce n’est pas seulement un fardeau pour l’enfant, mais aussi pour tout l’entourage. C’est une charge que tout le monde doit chercher à éviter », recommande cette mère.
Selon le Dr. Eposse Ella Charlotte, chef de service de la drépanocytose, la drépanocytose est une maladie génétique et chronique qui affecte la production d’hémoglobine. Une maladie qui représente un véritable défi pour de nombreuses familles camerounaises. A en croire ce médecin, il n’y a pas de chiffres officiels actualisés concernant cette pathologie, mais selon les estimations nationales, environ 9 000 bébés naissent chaque année avec la drépanocytose. Selon le Ministère de la Santé Publique du Cameroun (Minsante), la mortalité infantile due à la Drépanocytose est particulièrement élevée, avec une proportion de 50 à 75% des enfants atteints qui décèdent avant l’âge de 5 ans, en l’absence de prise en charge adéquate.
« Ce n’est pas facile, surtout à cause des coûts. Il y a le traitement, mais aussi une d’hygiène de vie à respecter », confie Delphine T, mère d’un enfant atteint de la drépanocytose. Elle souligne que l’enfant doit prendre ses médicaments au quotidien, ce qui représente une dépense importante. « Je dépense environ 15 000 F Cfa chaque mois pour les médicaments, en plus des autres coûts liés à son hygiène de vie. C’est énorme pour un Camerounais moyen », souligne cette mère.
A en croire, le Dr. Eposse Ella Charlotte, au-delà de quelques défis techniques, le véritable problème reste celui de la prise en charge financière des patients, car beaucoup de familles démunies qui malheureusement n’arrivent pas à supporter les coûts financiers disparaissent.
Néanmoins, ce Médecin souligne qu’avec la vision de la direction de l’hôpital Laquintinie d’humaniser les soins, des efforts considérables sont faits et les coûts des soins ont été réduits. « Le prix des soins journaliers est passé de 11 000 F Cfa à 7 500 F Cfa. Le coût des transfusions sanguines pour les patients atteints de drépanocytose a également diminué, tout comme le prix de l’admission, qui est passé de 15 000 F Cfa à 13 000 F Cfa ».
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)







