Adamaoua : Près de 8000 élèves sans acte de naissance à Ngaoundal

Adamaoua : Près de 8000 élèves sans acte de naissance à Ngaoundal

Ces chiffres sont de l’inspection d’arrondissement de l’éducation de base de Ngaoundal, une commune située dans la région de l’Adamaoua acte de naissance élèves . Ces élèves risquent une année blanche.

Mbarsse Fideline risque de rater son brevet d’études du premier cycle (BEPC), sans même l’avoir composé. Cette élève ne dispose pas d’acte de naissance, une pièce importante dans la constitution de ses dossiers. « Je prépare le BEPC cette année, mais faute d’acte de naissance, je risque de passer une année blanche. J’ai passé le concours d’entrée en 6e et le Cep avec un acte, que j’ai perdu.  Je me suis rendu à la commune pour fouiller dans les souches, malheureusement il n’existe nulle part acte de naissance élèves . On m’a orientée vers le tribunal pour passer un jugement supplétif. Jusqu’aujourd’hui je n’ai pas fini avec la procédure », relate désespérément Mbarsse Fideline acte de naissance élèves .

acte de naissance élèves l’inspection d’arrondissement de l’éducation de base de Ngaoundal

Après l’obtention de son nouvel acte, cette lycéenne sera obligée de refaire le certificat d’études primaires (CEP). Comme Fideline, ils sont nombreux ces jeunes qui ont soit de faux ou ne disposent pas d’acte de naissance dans la région de l’Adamaoua.

Selon les enseignants, l’absence de ce document civil s’explique par le fait que certains parents n’ont pas conscience de son importance. « Malheureusement dans nos établissements scolaires, de nombreux enfants abandonnent l’école parce que dépourvus de ce précieux document acte de naissance élèves. Ce qui augmente le taux de déperdition scolaire dans une région considérée comme Zone d’éducation prioritaire (ZEP) » explique Younoussa Abbo, instituteur à l’école privée protestante de Ngaoundéré.

 

Région de l’Adamaoua

 

CEP

Selon l’inspection d’arrondissement de l’éducation de base de Ngaoundal, une commune du département de Djerem, près de 8000 élèves ne disposent pas d’acte de naissance dans cet arrondissement. Une situation qui augmente le taux de déperdition scolaire et de la sous-scolarisation. À l’école publique de Ngaoundal Groupe 3A, près de 30 élèves risquent de passer une année blanche parce qu’ils n’ont pas ce document civil.  « Le problème d’acte de naissance dans notre école est très essentiel. Nous n’arrivons même pas à trouver des solutions. Déjà à la Sil, si on demande aux parents d’inscrire les enfants avec les actes de naissance, on ne peut pas avoir 50 élèves dans la salle. Parfois, les parents envoient l’enfant et on écrit juste le nom que l’enfant donne », affirme Didier Ninga directeur de cette école publique située en plein cœur de la ville de Ngaoundal.

Il ajoute : « Arrivé au niveau 3, on retrouve des enfants au CM2 qui n’ont pas d’acte de naissance acte de naissance élèves. Sur 82 élèves, actuellement, j’ai déjà inscrit 55 au Cep. Il y a plus de 25 qui ne se sont pas encore manifestés. Dans les 25, il y a 10 qui ont donné les frais de dossier mais ils n’ont pas d’acte pour qu’on puisse remplir les fiches. Parfois quand on envoie les listes au niveau de la mairie, les listes ne reviennent jamais. Nous sensibilisons les parents lors des réunions et des assemblées générales de l’APEE acte de naissance élèves. »

acte de naissance élèves l’inspection d’arrondissement de l’éducation de base de Ngaoundal

Plusieurs raisons sont avancées par les parents pour justifier ce manquement. « J’ai au moins 7 enfants. L’aînée a repris plusieurs fois les classes. L’enfant avait d’abord un acte, comme elle a beaucoup échoué, j’étais obligé de changer l’acte. Je l’ai laissée arriver en classe d’examen avant de le faire. Elle a 18 ans et est encore au CM 2. Je dois réduire son âge à 12-13 ans. Pour la 2ème, j’ai décidé de faire son acte parce qu’elle a plus avancé que sa grande sœur. C’est ainsi que je procédé avec mes enfants », explique Oumarou, un parent.

 Dans la région de l’Adamaoua, qui est une ZEP, des centaines de milliers d’enfants en âge scolaire sont dépourvus de cette pièce incontournable selon les autorités compétentes. Les élites politiques ont pourtant pris l’initiative de doter chaque commune d’un montant d’un million F Cfa pour l’établissement d’actes de naissance à ceux qui n’en disposent. Face à la forte demande, ces moyens se sont avérés très minimes. Entre temps, à cause de l’ignorance, certains parents continuent de dépasser les délais de 3 mois après la naissance pour déclarer les naissances.

 

Sensibilisation

Toutefois, les collectivités territoriales décentralisées continuent de multiplier les stratégies afin de permettre à chaque enfant d’avoir son acte de naissance dans le délai réglementaire. « Nous avons mis en place des campagnes de sensibilisation dans les mosquées et les églises. Ces actions viennent en appui à la création des centres secondaires d’état civil logés dans les centres de santé et les chefferies afin de faciliter l’enregistrement des naissances », révèle Sani Mohamadou, maire de la commune de Ngaoundal.

Plusieurs organisations de la société civile se déploient également depuis des années dans la région. A l’instar de Dynamique Mondiale des Jeunes qui appuie l’Etat dans la campagne de sensibilisation et la facilitation des jugements supplétifs. « L’’enfant dépourvu d’acte de naissance n’existe même pas, la République, l’Etat ne le connaît même pas. Il ne peut pas fréquenter, il ne peut pas avoir une Carte nationale d’identité (CNI), et espérer avoir un travail stable, formel puisqu’en ce moment il vit dans la clandestinité », souligne Djibril Cissé, cadre à la DMJ Adamaoua.

commune située dans la région de l’Adamaoua

Mais, précise-t-il, l’enfant qui n’a pas d’acte de naissance peut toujours se rattraper acte de naissance élèves. « Il y a beaucoup de procédures pour établir l’acte après le délai réglementaire de 3 mois.  Ils peuvent saisir non-seulement la mairie de leur lieu de résidence pour qu’on puisse mieux leur expliquer la procédure à suivre avant d’arriver au tribunal », explique-t-il.

Par Jean BESANE MANGAM

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.