Emploi jeune : Plus de 300 000 jeunes diplômés sans qualification professionnelle

Tels sont les chiffres qu’affiche le Cameroun chaque année, d’où la tenue du salon de l’emploi organisé par l’Initiative Compétences pour l’Afrique, qui s’est tenu du 7 au 8octobre 2021, au Gicam à Douala.

Le manque de qualification professionnelle, d’insertion de demandeurs d’emplois, d’accès au financement et à la technologie est selon le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop), quelques difficultés auxquelles font face les jeunes en quête d’un emploi au Cameroun.

Toutefois, qualifié de cancer social, le chômage « endémique » des jeunes ne cesse d’inquiéter. D’après Comfort Ngu, directeur de la coopération au Minefop et représentante du ministre aux journées portes ouvertes du salon de l’emploi qui s’est tenu du 7 au 8 octobre 2021 au Gicam à Douala, le taux de sous-emploi se situe autour de 75% au Cameroun. Pourtant, la démographie camerounaise est, à en croire la représentante du Minefop, un atout indéniable pour le développement du Cameroun, soit une abondante main d’œuvre qui pourrait séduire le marché de travail sur le plan international. « Mais elle a besoin d’une part, d’acquérir des compétences professionnelles pour accéder à des emplois, et d’autre part, d’un accompagnement adéquat à l’insertion », a-t-elle indiquée.

Alphonse Tata Nfor, coordonnateur régional de l’Initiative Compétences pour l’Afrique (Sifa), rejette non seulement la faute au système éducatif, mais aussi à la mauvaise motivation des jeunes. « Aujourd’hui, la plupart des jeunes qui vont à l’école y vont parce qu’ils veulent avoir un diplôme. Sauf que, partir à l’école n’est pas une fin en soi, c’est plutôt un point tournant », tente d’expliquer Alphonse Tata Nfor. Qui soutient que plusieurs jeunes qui vont à l’école sont fiers de dire qu’ils ont le Master, et privilégient les filières telles que la géographie, la sociologie et l’anthropologie… « Je n’ai absolument rien à redire sur ces disciplines académiques, mais la question que je pose aux jeunes est la suivante : Tu te plains que depuis que tu as quitté l’université tu n’as pas obtenu un travail, si tu étais le promoteur d’une entreprise et quelqu’un se présente à toi avec un Master en langue, en quelle qualité l’emploierais-tu ? », interroge le coordonnateur Régional de Sifa.

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Sur ce même sujet, Comfort Ngu relève que chaque année, plus de 300 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification professionnelle nécessaire pour un emploi. Tandis qu’Alphonse Tata Nfor indique qu’environ 5% des personnes qui étudient les généralités obtiennent des emplois, dont plus de la moitié exerce dans le secteur informel. D’où le problème fondamental entre la demande, l’offre et les compétences.

La rencontre avait pour principal objectif d’insuffler un changement sur les compétences et l’emploi au Cameroun. Grace au rassemblement des acteurs du secteur privé, public, des institutions parapubliques, des universités, des écoles de formation technique et professionnelles… en vue d’améliorer l’employabilité des jeunes au Cameroun.

Michèle EBONGUE

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