Créée par la ministre des Enseignements secondaires, la série Arts cinématographiques qui sera effective au second cycle de cinq établissements pilotes vise à développer l’industrie locale du septième art.

Créée le 23 août 2018 avec la série Sciences humaines (Sh) par un arrêté de la ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Nalova Lyonga, la série Arts cinématographiques (Ac) sera opérationnelle dans l’enseignement secondaire général dès cette année scolaire 2024-2025. D’après un communiqué de la Minesec, elle sera effective au second cycle de certains établissements pilotes à savoir : le Lycée bilingue de Molyko (Buea), le Lycée général Leclerc (Yaoundé), le Lycée classique scientifique de Bertoua, le Lycée classique et moderne de Maroua et le Lycée bilingue d’Ebolowa.

A cet effet, « les candidats intéressés titulaires du Bepc ou du GCE ‘O’Level, sont invités à se rapprocher des établissements concernés pour s’enquérir des conditions d’admission et les dossiers de candidature seront reçus dans lesdits établissements dès le 19 aout et ce jusqu’au 6 septembre 2024 », précise le communiqué de la Minesec.

Pourtant annoncée pour la rentrée scolaire 2019-2020, c’est finalement cinq ans plus tard que ces séries seront opérationnelles dans seulement cinq établissements pilotes au lieu de six comme l’avait annoncé le Pr Catherine Marie Ida Awoundja, ancienne inspecteur général des enseignements au Minesec.

Au Minesec si l’on explique ce retard accusé dans l’opérationnalisation de cette série par la formation du personnel, Martial Nguéa, critique de cinéma et formateur des enseignants explique que les outils de travail nécessaire à la pédagogie n’étaient pas disponibles. Il se posait aussi le problème d’électricité dans certains lycées et certains chefs d’établissements avaient montré de réelles réticences au projet.

Malgré tout, ce formateur pense que cette série est une bonne approche sur le plan pédagogique parce que le cinéma est un art transversal qui touche à plusieurs domaines de la maîtrise des savoirs et la pratique des enseignements. « En ce sens que l’élève apprend à analyser l’image et suscite des éléments de la créativité nécessaire pour l’éveil intellectuel », poursuit-il. Il conclut : « en revanche, pour y arriver il faut impérativement des outils nécessaires à la mise en pratique de cet enseignement. Il faut un cadre adéquat pour les projections en salle, le vidéoprojecteur et les films acquis pour cela. »

Cette nouvelle série, souligne Elise Kameni, actrice, scénariste, réalisatrice et productrice est une très bonne nouvelle pour le secteur du septième art camerounais.  « Le cinéma est un art et il faudrait qu’on l’introduise dans les lycées entant que formation, en mettant en exergue le côté technique dans un monde où l’image est fondamentale pour changer les regards et les comportements », suggère-t-elle.

Pour sa part Engo Sylvere Ferdinand, assistant réalisateur, coproducteur, acteur et promoteur du Festival des images comiques qui ne manque pas de saluer la création de cette nouvelle série, déclare que tout acte qui permet à un domaine de faire un pas de plus est salutaire. Saluant lui également la création de cette nouvelle série, Thobie Emanuel Mbassi Ondoua, secrétaire général de la Fédération camerounaise des syndicats des enseignants (Fecase) espère que la formation des élèves se passera normalement avec un plateau technique adéquat.

Mélanie Ambombo