Ces enseignants dénoncent le retard de paiement de leurs indemnités après la correction du Brevet d’études du premier cycle de l’enseignement secondaire général, de la session 2025. Le ministère des Enseignements secondaires, rassure de la disponibilité des fonds.

Alors que le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), a débloqué depuis le 10 juillet 2025, une somme d’un plus de 585 millions F Cfa, représentant les fonds destinés au paiement des frais de correction du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) de l’enseignement secondaire général, de la session 2025, une partie des correcteurs reste insatisfaite. Il s’agit des enseignants de la région de l’Adamaoua, qui sont toujours en attente de leur indemnité.

Une attente qui a vite fait de virer à la colère et à l’indignation de ces instructeurs qui ont contribué à la correction des feuilles de compostions des 8 917 candidats inscrits dans cette région. « Nous avons travaillé du matin au soir et jusqu’ à présent nous n’avons reçu aucun franc. C’est un manque de respect vis-à-vis des enseignants », fulmine Théodore Olinga Bessala, un enseignant à Ngaoundéré, joint au téléphone.

Selon Tsala Guy Hugues, un autre enseignant, le Minesec est resté silencieux malgré les alertes de ces enseignants. « Malgré nos multiples interpellations sur les réseaux sociaux et dans certains groupes professionnels, nous n’avons reçu aucune réponse du Minesec et même de la Direction des examens, concours et de la certification (Decc), chargée de l’organisation de cet examen », deplore-t-il. Alors que des rumeurs évoquent des lenteurs administratives ou des tensions de trésorerie à Yaoundé, un enseignant interrogé à Yaoundé confie avoir été payé depuis le mercredi 17 juillet 2025.

A en croire Henri Bomba, chargé de la communication spéciale de la ministre des Enseignements secondaires (Minesec) ce retard observé dans l’Adamaoua est lié à une contrainte administrative.  « En effet, la somme représentant la cagnotte de 46 248 688 F Cfa a effectivement été virée dans le compte de la Délégation régionale des Enseignements secondaires pour l’Adamaoua immédiatement après les formalités du virement du 10 juillet 2025 ». Cependant, dit-il : « à date, il est impossible de les débloquer pour cause du décès du chef service du Budget de la région bénéficiaire, Pierre Ramani, cosignataire du compte avec le délégué régional de céans.  L’infortuné est décédé dans la soirée du mardi 3 juin 2025, plusieurs jours avant l’approvisionnement du compte. » Sur le terrain, les formalités pour désigner un nouveau signataire seraient en cours, mais la grogne prend de l’ampleur et la patiente semble avoir atteint ses limites.

Selon des témoignages recueillis, une copie au Bepc est payée à 100 F Cfa et chaque correcteur traite 150 et 250 copies, soit un montant qui oscille entre 15.000 et 25.000 F Cfa. A cela s’ajoutent les frais de délibérations 10.500 F Cfa par membre et ceux de rédaction du procès-verbal 15.000 F Cfa.  « Vous comprenez qu’un correcteur impliqué dans toutes ces étapes peut facilement se retrouver avec une somme de 50.000 F Cfa », relève Adama Bouba.

Mélanie Ambombo