Exportation de bois: l’Union Européenne met fin à son Accord de Partenariat Volontaire avec le Cameroun

Cette décision intervient suite au non-respect par le Cameroun de ses engagements en matière de transparence dans l’exportation des produits forestiers tels que définis dans l’accord. Selon les experts, cette mesure pourrait non seulement affecter l’économie, mais aussi entraîner une augmentation de l’exploitation illégale et de la déforestation.

Lors de la résolution non législative du Parlement européen du 17 juin 2025 à Strasbourg sur le projet de décision du Conseil relative à l’extinction, le Cameroun a été exclu de l’Accord Partenariat Volontaire (APV). L’APV est un accord international bilatéral entre l’Union Européenne (EU) et un pays exportateur de bois dont le Cameroun a signé en mai 2010. Le but de cet accord est d’améliorer la gouvernance forestière du pays et de s’assurer que le bois importé dans l’UE remplit toutes les exigences réglementaires du pays partenaire. « Le Cameroun n’a pas été en mesure d’honorer ses obligations au titre de l’APV au cours de ces dix dernières années et que la gouvernance du secteur forestier se soit dégradée malgré l’existence de l’accord », déplore l’UE dans ces exposés de motifs.

Avec une contribution d’environ 6 % au PIB annuel, le Cameroun produit environ 2 millions m3 de bois chaque année. L’Union Européenne (UE) constitue le principal marché pour le bois scié du Cameroun avec un taux de 80 % des exportations. La suspension de l’accord entre l’UE et le Cameroun intervient en raison du non-respect par le Cameroun de ses engagements en matière de transparence et de gouvernance forestière.

Compte tenu de ces enjeux liés au marché européen , « le retrait du Cameroun de l’ APV par l’UE peut entraîner le pays dans une perte de potentiel accès au marché européen avec une répercussion directe sur une possible baisse des revenus d’exportation et un impact négatif sur les acteurs locaux », relève le Dr Jean Marie Monga, économiste et expert en management public.

A lire aussi :  Importations transfrontalières : Plus de 2 milliards de F Cfa échappent au Cameroun en 2024

A en croire Laurent Ndoumi, environnementaliste, cette perte du cadre d’incitation à la légalité et à la transparence risque d’accélérer la déforestation, renforcer l’exploitation illégale et la corruption si les mesures concrètes ne sont pas prises. Il recommande à cet effet, le déploiement d’un dispositif de suivi et de gestion participative des forêts, associant à la fois les communautés locales, la société civile et les institutions publiques.

L’UE constate avec inquiétude que le Cameroun occupe la 140e place sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption. De ce fait, il prie instamment le gouvernement camerounais de s’employer à mettre un terme à la corruption généralisée et à lutter contre les autres facteurs qui alimentent l’exploitation illégale et la dégradation des forêts, en accordant une attention particulière aux services douaniers, en coopération avec d’autres autorités.

Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.