Falaise de Dschang : l’incivisme des usagers freinent les travaux de réhabilitation

Lancée officiellement le 15 mars 2025, la réhabilitation de la falaise de Dschang, sur la nationale n°6, prend du retard, dû aux pluies persistantes et à l’incivisme des usagers, qui continuent d’emprunter la voie en travaux.

Les conséquences se font durement sentir. Le trajet Dschang–Santchou, dans la région de l’Ouest, autrefois fluide, est devenu un véritable parcours du combattant. Désormais desservies par des mototaxis, le coût du transport a été multiplié par quatre, à en croire Stéphane Tayonfack, un usager qui a déboursé 2 000 F Cfa pour rallier Dschang depuis Santchou. « Les travaux devaient soulager nos souffrances, mais les choses n’avancent pas », déplore-t-il.

Pierre Talong, qui se rend à Melong dans le département du Moungo, après un séjour familial à Bafou, préfère passer par la falaise malgré les mesures d’interdiction. « C’est plus court que de passer par Dschang- Bafoussam–Bafang-Melong », explique-t-il. Mais le risque est réel. Des véhicules personnels ou de transport interurbain, qui empruntent la route, sont souvent contraints de faire descendre les passagers avant la zone critique.

Lucienne Ateufack, vice-présidente du Comité départemental de suivi du Bip dans la Menoua dénoncent également le comportement des usagers, qui utilisent la voie de contournement, pourtant réservée à l’entreprise chargée des travaux, pour transporter ciment, latérite ou autres matériaux. « Cela ralentit l’avancement du chantier », regrette-t-elle, tout en reconnaissant que « la fermeture de cette route a considérablement appauvri les populations ».

Sur le terrain, l’entreprise Cfhec, sélectionnée à la suite d’un appel d’offres lancé par le ministère des Travaux publics, poursuit les opérations de remblai, confie Njeck Denis Mbah, conducteur des travaux. Selon le gouverneur de la région de l’Ouest, Augustine Awa Fonka, la pluviométrie exceptionnelle freine considérablement les travaux de ce projet financé à hauteur de 3 milliards de F Cfa.

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Dans un communiqué daté du 23 mai 2025, le ministère des Travaux publics  regrette ce ralentissement, pointant également l’occupation du chantier par les usagers comme un obstacle majeur.  « Dans un environnement géotechnique instable, le strict respect des interdictions d’accès signalées par des panneaux est indispensable », peut-on lire. Le ministre a rappelé que l’usage de la déviation aménagée par tous types de véhicules constitue non seulement un frein aux travaux, mais aussi un danger réel pour les populations.

Aurélien Kanouo Kouénéyé

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