Formation médicale : le Cameroun veut s’arrimer aux standards internationaux

En procédant du 12 au 17 mai 2025 à une révision de ses programmes, le pays compte relever les défis sanitaires tout en participant à son essor économique. Mais pour des médecins, cette réforme seule ne suffit pas, plusieurs paramètres tels que le financement de la santé sont à prendre en compte.

Produire des ressources humaines compétentes capables non seulement de relever les défis sanitaires du Cameroun tout en participant à son essor économique, est la raison de la tenue du 12 au 17 mai 2025 des travaux de révision des programmes de formation en médecine, pharmacie, odonstomatologie et spécialités médicales.

Ces travaux supervisés par le directeur des accréditations universitaires et de la qualité au ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup), Pr Nchouwat Amadou, avaient pour finalité d’arrimer la formation médicale au Cameroun aux standards internationaux tout en satisfaisant les besoins nationaux.

« En 2024, le Minsanté a lui-même admis que les programmes de formations médicales au Cameroun étaient obsolètes. Cette réforme est alors à saluer car elle pourra permettre de mettre un terme aux évacuations sanitaires qui coûtent énormément à l’économie camerounaise », témoigne le médecin généraliste, Dr Paul Tassé. Cependant, il relève que seule la réforme des programmes ne suffit pas. Selon lui, il faut garantir une disponibilité du capital humain.

 

S’agissant des évacuations, le ministère de la Santé Publique (Minsanté), a annoncé en février 2022, avoir enregistré 1168 dossiers d’évacuations sanitaires. Sans toutefois mentionner le coût de ces opérations. Pour les mêmes motifs, le secrétaire général du Minsanté, Sinata Koula Shioro, révélait dans son discours de présentation des vœux à sa tutelle le 21 février 2020, qu’en 2019, le Trésor public camerounais a dépensé près d’1,5 milliard F Cfa pour seulement 114 dossiers.

A lire aussi :  Importations transfrontalières : Plus de 2 milliards de F Cfa échappent au Cameroun en 2024

 

Un rabattement vers l’étranger pour des soins de santé que le Dr Paul Tassé impute à une ressource humaine médicale insuffisante. A propos, l’étude de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) « The health workforce status in the WHO African region : findings of a cross-sectional study » , pupliée en 2022, constate que la pénurie des agents de santé au Cameroun est très accrue avec moins d’un personnel de santé pour 1 000 habitants. Bien loin de la norme de l’Oms qui place le seuil de densité minimum à atteindre à 4,45 personnels de santé pour 1 000 habitants pour prétendre garantir des soins adéquats. En 2023, l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) a rapporté que le pays tout entier compte seulement 12 urologues et 28 cardiologues.

A ces griefs, Dr Line Mbezele, médecin généraliste indexe les freins structurels comme cause de la faiblesse du système sanitaire camerounais. A cet effet, elle propose que l’Etat finance bien le secteur de la santé en lui consacrant 15% de son budget national tel que recommandé par la Déclaration d’Abuja. Il faut aussi assurer l’équipement des hôpitaux et stopper l’exode des compétences par une revalorisation salariale.

Mélanie Ambombo

 

 

 

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.