Gicam : Un nouveau mandat pour booster la transformation locale
Source_GICAM_DataViz by ADISI-Cameroun

Elu pour un nouveau mandat de 3 ans à la tête du Groupement Inter-patronal du Cameroun, l’un des challenges de Célestin Tawamba est de conquérir plus de part de marché pour les entreprises nationales.

Des véhicules sont garés tout au long de la ruelle qui mène au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), impossible de se déplacer librement. La salle où doit se tenir l’assemblée générale élective ce mercredi 16 décembre 2020 est bondée de monde.  Il n’y a plus de places assises.

Deux urnes ont été préparées pour l’occasion. Des entreprises d’assurances, des banques, des microfinances, des entreprises de télécommunications, de voyages, et de gardiennage etc., toutes membres du patronat camerounais ont répondu présent pour élire leur nouveau président. Sans aucune surprise, Célestin Tawamba, président sortant et seul candidat en lice, rempile avec 213 voix sur les 223 votants, soit un pourcentage de 95,51%.

Les 10 autres votants ont opté pour des bulletins nuls.  Un soulagement pour André Siaka, président honoraire du Comité des Sages du Gicam. « Je vais faire un clin d’œil à ceux qui ont voté un bulletin blanc. C’est grâce à eux qu’on a été sauvé d’un score soviétique. Voyez-vous, un 100 % aurait été un peu inquiétant. Je me réjouis de voir qu’il y a eu cela », déclarée-t-il.

Pour ces 3 prochaines années, Célestin Tawamba envisage en plus de transformer le patronat pour être plus proche de ses adhérents, de revoir le dialogue public/privé. « Cette proposition a été faite dans le livre blanc de l’économie camerounaise. S’il n’y a pas un dialogue sincère et fécond, il sera difficile que les mesures prises puissent être efficaces », souligne-t-il.

Outre ces propositions, le président de l’institution évoque l’éternelle problématique du paiement des impôts au Cameroun, surtout avec les entreprises en perte qui les paient, et où celles nouvellement crées doivent payer 5% du chiffre d’affaire. « C’est une spécialité aujourd’hui qui non seulement est confiscatoire, mais aussi prédatrice, car elle entretient non seulement l’informel, mais elle détruit également l’investissement », déplore-t-il.

Toutefois, pour la bonne santé des entreprises locales, le président du Gicam propose la promotion du « local content », qui doit se faire au moment de l’ouverture des barrières et au moment de la promotion du marché de libre-échange. « Pour cela, il faut plus de part du marché aux entreprises nationales, il faudrait qu’on puisse véritablement mettre en place une politique de la transformation nationale, que ce ne soit plus simplement de l’incantation, qu’on ne soit pas seulement là pour déclarer, nous devons nous mettre en œuvre », précise Célestin Tawamba. Pour lui, le Cameroun a déjà tout ce dont les entreprises ont besoin, elles qui ne nécessitent qu’un peu d’oxygène, car « les entreprises sont asphyxiées », conclut-il.

Michèle EBONGUE

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