Henry Lendjo : Une première fois aux urnes
Déplacé interne à cause de la crise anglophone, ce jeune homme qui déclare n’avoir pas pu voter en 2018 à cause de la guerre, a exprimé son choix cette fois, mais à Douala.
Lorsqu’il sort du bureau de vote B du centre de vote de l’Ecole maternelle et publique de Bonamatoumbe dans l’arrondissement de Douala 4e à Bonaberi, Henry Lendjo qu’accompagne sa sœur, est tout sourire. Celui qui vient de remplir son devoir citoyen a le sentiment du devoir accompli et place beaucoup d’espoir en cette élection à laquelle il participe pour la première fois. « C’est ma première fois de voter », lance-t-il tout sourire, avant de continuer. « J’ai choisi de voter cette année au regard de l’engouement que suscite cette élection et des enjeux de cette élection. Nous avons un président qui a déjà plus de 40 ans au pouvoir. Toute ma vie, je n’ai connu qu’un seul président. Je suis un jeune et un père d’enfants. J’aimerais voir mes enfants grandir avec un nouveau régime », explique-t-il.
Natif et ressortissant de la région du Nord-Ouest où il vivait avant la guerre qui secoue cette région depuis 9 ans, il n’a pas pu voter en 2018 à cause de la situation sécuritaire très tendue dans sa région natale à ce moment-là. « En 2018, j’étais à Bamenda. Vous connaissez la situation sécuritaire là-bas. Et donc, pour des raisons de sécurité, j’ai choisi de ne pas voter. J’ai évité de sortir de chez moi pour aller voter pour ne pas être confondu avec ceux qui combattent l’Etat », renseigne ce père de famille. Ayant fui la région du Nord-Ouest en 2019 pour celle du Littoral, il s’est depuis lors installé à Bonabéri où il essaie de se reconstruire après avoir tout perdu. Et il place beaucoup d’espoir en cette élection.
« J’ai voté pour choisir un président qui va mettre fin à cette guerre. Nous souffrons beaucoup avec cette guerre qui nous détruit, détruit nos maisons, nos champs, nos vies, tue nos parents, nos frères et sœurs », confie-t-il. Bien qu’il n’ait pas pu retirer sa carte d’électeur, ce commerçant a pu voter avec sa carte nationale d’identité sans le moindre problème. « Je suis ravi d’avoir fait cette première expérience. C’est une grâce pour moi et pour les habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’être en vie aujourd’hui et de pouvoir contribuer à écrire l’histoire de notre pays. J’espère que mon candidat sortira vainqueur de cette élection pour apporter les changements dont nous avons tous besoin et pour assurer mon avenir et celui de mes enfants », espère -t-il.
B.D.







