Infrastructure routière : Les usagers du tronçon routier pk 14 – pk 17 otages de la poussière

Les habitants du quartier Pk 17, les étudiants de l’université de Douala et les automobilistes vivent un cauchemar sur cette artère de la capitale économique dont les travaux de construction ont été abandonnés.

Solange couvre sa tête et son nez avec son écharpe. Elle tente tant bien que mal de se protéger des nuages de poussière qui tourbillonnent autour d’elle. Il est environ 11h ce lundi 24 mars 2025. Sous un soleil ardent, cette mère de famille attend péniblement une mototaxi au lieu-dit « Entrée Palmeraie », à PK 16 dans l’arrondissement de Douala 3e. « En sortant de chez moi, mon vêtement était blanc. Maintenant, on dirait que j’ai labouré un champ. C’est ce que nous subissons ici au quotidien », déplore Solange.

La situation de Solange illustre le quotidien de milliers d’usagers qui subissent au quotidien la poussière sur ce tronçon de la route qui relie le quartier PK 14 au quartier PK 17, qui héberge le campus 3 de l’Université de Douala. « Avec cet état de la route, l’arrosage devrait se faire 2 à 3 fois par jour afin de faciliter et de réduire un peu cette souffrance », pense Adèle Ebana, une étudiante.

Ici, les conducteurs de moto, principal moyen de locomotion sur ce trajet, dénoncent les étudiants, profitent de l’état de la route, pour imposer des tarifs exorbitants. « C’est la seule route pour se rendre au campus, et si tu es pressé, tu n’as pas le choix. Tu es obligé de payer la somme exigée par le conducteur », confie Marcel Ella, un autre étudiant.

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Dans ce quartier, les habitants s’inquiètent des répercussions de cette route poussiéreuse sur leur santé. « On ne peut pas respirer un bon air. Nous sommes tout le temps enrhumés et malades », se désole un habitant, qui appréhende déjà la situation chaotique qui s’annonce avec l’arrivée de la saison pluvieuse. En effet, en fonction des exigences du climat, cette route est revêtue de boue, lorsqu’il pleut ou recouvert de poussière insupportable, dès que le soleil reprend ses droits.

En outre, déplorent les mototaxis, ces particules augmentent les risques d’accidents de la circulation. « Avec les gros camions, c’est dangereux. On ne voit pas bien. En journée, on protège nos yeux avec des lunettes, mais la nuit, c’est encore plus compliqué », explique Aziz, un conducteur.

Face à cette situation qualifiée d’alarmante, le chef du village Bomkoul, à PK15, rencontré lors du reportage à la chefferie, ne mâche pas ses mots. « Depuis qu’ils ont cassé les choses pour retracer cette route, rien de concret n’a été fait », s’indigne le chef. Il ajoute qu’à cette situation déjà critique s’ajoutent des coupures d’eau et d’électricité récurrentes. « Depuis un mois, nos robinets sont secs. C’est lamentable », soupire-t-il.

Lors de la visite du ministre des Travaux publics (MINTP) à Douala le 31 octobre 2023,  Mbengue Mekoague, Délégué régional des travaux publics du Littoral, par ailleurs, chef de projet pour ce tronçon, a rassuré la population sur l’avancement rapide du projet et que les travaux en cours devraient être achevés à la fin du mois de novembre 2023. Rendu à mars 2025, les habitants sont toujours en attente.

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Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)

Mots – clés :

MINTP

ROUTE PK14-PK17

 

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