Infrastructures :  À Douala, le calvaire des usagers en saison pluvieuse

Des nids-de-poule transformés en lac provoquent des chutes et accidents fréquents dans les rues de la capitale économique. Une situation qui, selon les observateurs, met en évidence l’urgence d’agir pour assurer la sécurité de la population.

Il est un peu plus de 16 h au lieu-dit carrefour « dernier Poteau » à Nkololoun dans l’arrondissement de Douala 3e. Le ciel est gris, une fine pluie arrose la ville. Valentin, un père conducteur de moto âgé de 36 ans, a perdu le contrôle de sa moto et est tombé dans un trou rempli d’eau qui s’est créé sur la chaussée. « Ce n’est pas la première fois que je vis cet incident  ici, ce trou était comme ça depuis plus de six mois, mais avec la pluie, il s’est rempli d’eau et la situation dévient dangereuse  », déplore ce conducteur encore sous le choc.

Ce genre d’incidents n’est pas isolé sur cette route empruntée par de nombreux usagers y compris des conducteurs de bus des agences de transport interurbain. « Il ne passe pas une journée sans qu’un accident ne soit signalé ici », témoigne Laurine T, une vendeuse installée à proximité.

Cette situation ne se limite pas à Nkololoun. À Deïdo sur le tronçon du boulevard de la Réunification, dans l’arrondissement de Douala 1er, un gros trou sur la chaussée cause aussi de graves difficultés aux usagers. « Ces nids-de-poule rendent la circulation dangereuse et difficile. De fois on est obligé de contourner ces zones pour ne pas endommager nos engins », explique Friman, un moto-taxi.

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A en croire Aristide Ebana, urbaniste, l’état des routes à Douala est alarmant. « La dégradation des routes dans cette ville n’est plus une question de confort, mais de sécurité publique », insiste cet urbaniste. L’arrivée récente des pluies transforme les nids-de-poule en pièges, souligne Emmanuel Oyono, sociologue, dissimulant ainsi leur profondeur, ce qui rend la traversée risquée, notamment pour les conducteurs et les piétons. « Les usagers restent constamment en danger, surtout lorsqu’il pleut », avertit-il.

Pour remédier à cette crise, recommande Jean-Michel Ze, ingénieur en génie civil, l’entretien des routes doit être systématique, surtout durant la saison pluvieuse, sinon la ville risque d’accumuler des accidents graves, voire mortels. Mais avant, ajoute-t-il, il faut  à cet effet une planification urbaine solide et des investissements conséquents.


Dans un communiqué, le Ministère des Travaux Publics (MINTP), relève que pour la réalisation des travaux de construction, réhabilitation, ouverture et entretien des routes communales, 207 968 milliards F Cfa ont été transférés aux 360 Communes du Cameroun entre 2018 et 2025 sous la maîtrise d’ouvrage des communes,  dont les 34 communes de la région du Littoral ont bénéficié d’une enveloppe de 18, 885 milliards F Cfa.

Hyacinthe TEINTANGUE

 

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