Inondations : Incursion dans le quotidien des victimes une semaine après le drame
le site où se trouvait la maison

Après la pluie torrentielle qui s’est abattue dans la ville de Douala du jeudi 20 au vendredi 21 août 2020, de nombreuses familles accusent encore le coup.

« C’est là :  où il y a un tissu rouge », pointe du doigt Mohamed Tchangou, qui désigne un espace vide, sur lequel il ne reste qu’une masse de terre. Des morceaux de planches, des débris tôles et de tuyaux de canalisation sont engloutis de moitié par la terre.  Quelques tissus au sol, des carreaux posés sur une infime partie de terrain sont visiblement, les seules preuves de l’existence d’une habitation à ce lieu avant les fortes pluies torrentielles qui ont inondé la ville de Douala, du jeudi 20 au vendredi 21 août 2020.

Cet habitant du lieudit Bonamoutongo « Bas fond » au quartier Pk13 dans le 3e arrondissement, fait partie des sinistrés des inondations qui ont une fois de plus envahi la capitale économique du Cameroun. Le trentagénaire y a perdu sa maison. Nul ne peut imaginer, si ce n’est les riverains du quartier, qu’une maison était construite à cet endroit. Aucune fondation n’est visible sur cette colline qui abrite encore des maisons susceptibles de connaitre le même sort que celle de Mohammed. « C’est vrai que le risque de danger était plus grand qu’en étant plus bas, mais si le voisin n’avait pas introduit des tuyaux d’évacuation sous la terre, rien de tout cela ne serait arrivé », croit-il savoir.

Ce jour-là, se souvient, Mohammed « j’étais endormi lorsque les pluies ont commencé. A mon réveil, j’ai jeté un coup d’œil dehors à travers ma fenêtre, et c’est à ce moment que j’ai constaté que la cité était inondée. J’ai téléphoné chez les voisins pour le leur informer, et c’est suite à cela que l’une d’eux m’a demandé de l’aider à mettre ses affaires à l’abri ».   Moins de 10 min plus tard, relate-t-il, « un autre voisin m’annonce que ma maison vient de s’effondrer ».

Mohammed a perdu sa maison complètement achevée 5 ans seulement après s’y être installé. « Mon domicile avait 1 salon de 350 000 F Cfa, 3 téléviseurs, sans compter les liquidités. Jeudi soir, je suis rentrée avec les 250 000 F Cfa d’un client », liste-t-il. Mohammed a juste pu récupérer quelques documents officiels, vêtements et chaussures grâce aux fouilles effectuées par les jeunes du quartier, financées par le chef de bloc.

Plusieurs familles de Douala, ont subi ces inondations. Serge Trésor Ngatchi, un jeune entrepreneur dont l’image fait le tour des réseaux sociaux, avoue avoir perdu plus de 2 000 poulets. Tandis que Bibiche Tchagou, habitante du lieudit « CCC chefferie », commerciale dans une société d’assurances a dû attendre 3 jours pour voir partir les eaux de son domicile.

Selon le Ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, 5 000 personnes ont été affectées par ces inondations de Douala. Afin d’assister les victimes, le Minat a remis à quelques sinistrés, sous instruction du Président de la République, les produits de première nécessité tels que des biens de couchage, des denrées alimentaires, etc. Hormis l’action gouvernementale, des initiatives privées ont également été menées en faveur des victimes. « J’ai reçu un matelas, des vêtements, des chaussures, et des denrées alimentaires de l’association Au nom de nos enfants », témoigne Mohammed Tchangou. Cette ONG qui a recensé plus d’une vingtaine de familles sinistrées, a remis des dons reçus des bienfaiteurs à quelques-unes.

Michèle EBONGUE

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