Inondations : Le Septentrion en état d’alerte

Inondations dans le Septentrion
L’Observatoire national sur les changements climatiques annonce de fortes précipitations dans les régions de l’Extrême-Nord, l’Adamaoua et du Nord, accompagnées de vents violents avec un risque d’inondations dans certaines localités au cours de la période allant du 21 au 30 août 2024 .
Depuis deux ans, Lucien Pierre Mfegue enseignant de mathématiques, est affecté dans une localité de la région de l’Extrême-Nord. Cet enseignant en vacances à Yaoundé depuis juillet 2024, qui devait regagner sa ville de service depuis un moment. Mais, il attend, confie-t-il, que passe la période de fortes précipitations annoncées dans cette région par l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) dans son nouveau Bulletin décadaire.
Comme dans l’Extrême-Nord, l’Onacc annonce, dans l’Adamaoua et le Nord au cours de la période allant du 21 au 30 août 2024, des pluies particulièrement violentes accompagnées de vents violents avec un risque d’inondations dans certaines localités.
Il est à relever que cette partie du pays est victime d’inondations récurrentes. D’ailleurs en fin d’année 2023, Blangoua dans le département du Logone et Chari, Extrême-Nord, a été atteint par des inondations qui, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, ont touché près de 10 000 personnes, affecté 19 écoles et 3 centres de santé, et ravagé plusieurs hectares de cultures.
« L’Extrême-Nord est une zone du Sahel sujette aux inondations depuis des années à cause du débordement continue des fleuves en saison des pluies. Ces crues à répétitions sont dues au fait que le relief dans cette partie du pays est plat, légèrement incliné vers la ville favorisant ainsi le déversement des eaux de pluie vers les espaces occupés. En plus le sol argileux de cette zone réduit sa capacité d’absorption de l’eau d’où les inondations à chaque précipitation abondante », explique Armand Louis Kanga, géologue.
A en croire le climatologue, Robert Waffo, « Ce n’est pas la première fois que les dégâts causés par les pluies sont annoncés, mais aucunes mesures fortes jusqu’ici n’a été prises . A l’allure où évoluent les changements climatiques dans le monde, insiste-t-il, et au Cameroun en particulier, le gouvernement doit pouvoir saisir ce signal fort et ne pas attendre que la situation s’empire ».
Pour réduire ces inondations, le climatologue Robert Waffo préconise d’agir sur les causes du phénomène en atténuant d’une part l’émission des gaz à effet de serre. Il faut aussi construire des digues, les barrages de seuil et de retenu qui assureront la rétention et l’infiltration des eaux. « Il faut aussi sensibiliser les populations sur les risques liés à l’occupation des zones inondables en veillant à ce que cesse les occupations anarchiques du sol . A cet effet, l’Etat pour un développement durable, devrait veiller au respect des normes de l’urbanisme et de l’hydrologie », précise-t-il.
Mélanie Ambombo








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