Insalubrité : À Douala, des tas des déchets ménagers s’accumulent dans les quartiers

Avec un taux de collecte d’ordures estimé à moins de 50% dans les quartiers de Douala selon le délégué départemental de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable du Wouri, les habitants de Douala sont envahis par des tas d’ordures qui prolifèrent dans les quartiers .
Elise M. se couvre le nez avec la main en traversant le dépôt des déchets ménagers dans la soirée du jeudi 03 octobre 2024. Cette habitante du quartier Logbessou dans l’arrondissement de Douala 5e, au lieudit « Crtv bar », se protège ainsi des odeurs nauséabondes que dégage le dépôt d’ordures ménagères de fortune créé dans ce quartier. « Cette route était comme ça depuis plus de trois ans, avec ces déchets, et ça ne fait que s’aggraver de jour en jour. Il n’y a même pas de bac à ordures ce qui fait que les gens déposent et jettent ces ordures partout sur la route », décrie Elise M.
Éric Taiwa, un autre riverain, déplore l’impact de ces déchets ménagers sur leur quotidien. « On a l’impression de vivre dans une décharge à ciel ouvert. Je ne peux plus ouvrir mes fenêtres pour aérer ma chambre parce que les odeurs sont assez fortes. C’est une perte de confort et de bien-être pour nous », se lamente-t-il.
Cette insalubrité à Logbessou n’est pas un cas isolé. Dans la ville de Douala, plusieurs quartiers sont exposés au même phénomène. Au lieu-dit « carrefour Mala » au quartier Bépanda, les riverains ont des difficultés à circuler. « Ce n’est pas facile de rouler sur cet axe. Depuis quatre mois, l’autre côté de la route est complètement bloqué par les déchets et la petite portion qui nous reste est parsemée de nids de poule. Ça nous crève souvent les pneus », déplore Harouna T. un automobiliste.
Selon William Albun Lemnyuy, délégué départemental de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable du Wouri, les causes de cette situation sont multiples. « Il y a beaucoup de déchets sauvages qui sont créés et ça vient du fait que la collecte des déchets devient de plus en plus difficile et que l’État n’arrive qu’à collecter parfois moins de 50% des déchets dans les quartiers », explique le Délégué . Il souligne que ces déchets obstruent non seulement les caniveaux, créent les inondations et favorisent la prolifération des vecteurs de maladies, et affectent aussi la faune et la flore aquatique.
Pour lutter contre cette insalubrité, William Albun Lemnyuy confie que des plans communaux de gestion des déchets sont en cours d’élaboration par chaque mairie d’arrondissement visant à proposer des solutions et des projets spécifiques pour valoriser certains types de déchets, réduire leur volume à collecter et lutter contre les dépôts sauvages.
Hyacinthe TEINTANGUE (Stagiaire)







