Insalubrité : Yaoundé et la difficile équation des solutions durables
Déchets ménagers : la nécessité de changer le mode de gestion

Insalubrité : Yaoundé et la difficile équation des solutions durables

200 millions ont été débloqués pour la cause par le ministre des Finances, mais selon un architecte-urbaniste, ce financement reste très insuffisant pour débarrasser la ville des déchets ménagers Solutions durables pour Insalubrité à Yaoundé.

Les habitants du quartier Ekounou, précisément ceux de « la descente Carrosel » ont fini par s’accommoder à l’imposant dépotoir d’ordures qui y prend de plus en plus corps. Même la plaque de la commune d’arrondissement de Yaoundé IV interdisant tout dépôt d’ordures à cet endroit n’a pas pu dissuader les habitants de ce quartier Solutions durables pour Insalubrité à Yaoundé. Aux quartiers Obam Ongola, Ekié, Awae, Nsam, comme dans bien d’autres à Yaoundé, les populations ont fini par se resigner à cohabiter avec ces tas d’immondices depuis plus de deux ans.

Le phénomène est de plus en plus préoccupant et pourtant dans son message à la nation à l’occasion de la fin d’année 2023 et du nouvel an 2024, le chef de l’Etat, Paul Biya a déclaré : « face à la dégradation de la situation en la matière, j’ai prescrit au gouvernement de trouver en urgence, une solution pérenne au problème du ramassage des ordures ménagères dans nos villes, en collaboration avec les communes et les communautés urbaines. »

A Yaoundé, l’Etat via le ministère des Finances a décidé d’autoriser : « le mandatement de 200 millions F Cfa au profit de la Communauté urbaine de Yaoundé pour le ramassage des ordures ménagères représentant un appui financier exceptionnel de l’Etat pour l’opération de l’éradication de l’insalubrité dans la ville de Yaoundé au titre de l’exercice 2024 », écrit le Minfi, Louis Paul Motaze.

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Ce financement qui fait suite à l’opération coup de poing lancée en juillet 2024 par la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtes, sera réparti entre les deux entreprises en charge du ramassage des ordures à Yaoundé Hysacam et Thichlof  ( 150 milliards F Cfa) et les 07 communes d’arrondissements  du département du Mfoundi (35 millions F Ffa ).

« Au vu de l’ampleur des ordures dans la ville, cette somme d’argent ne va pas résoudre grand-chose et ne pourra pas tenir jusqu’en fin d’année », prévient l’architecte-urbaniste, Joseph Ndi Ndjali. Ce chef de département des métiers d’arts de bâtir, d’architecte, d’urbanisme et du paysage, de l’Université de Maroua soutient que la crise des ordures observée dans la ville de Yaoundé est en majorité causée par le manque de financements.

« La gestion des ordures au point de départ est assurée par des conventions tripartites signées entre le Mindhu, les municipalités et l’entreprise Hysacam (qui assurait le monopole du marché jusqu’en 2023, Ndlr). Dans ces contrats, il est prévu que le Mindfu mette des fonds à la disposition du prestataire chargé d’assurer le ramassage des ordures et la commune était juste chargée de faire le suivi et de mettre un site à la disposition du prestataire pour la décharge par exemple. Malheureusement, c’est un processus au cours duquel y a toujours eu un déficit dû au fait que beaucoup de communes l’ont sollicité, ainsi, les fonds alloués à la gestion des ordures n’étaient plus suffisants », explique Joseph Ndi Ndjali.

Il poursuit que le Mindhu devenu défaillant dans le paiement des factures, l’opérateur Hysacam commence à délaisser le secteur. C’est ainsi que le Mindhu va libéraliser le secteur en faisant appel à d’autres opérateurs. « Mais la libéralisation n’entraine pas de fait la résolution du problème parce que l’un des problèmes fondamentaux est celui des financements », conclut-il.

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Pour une sortie de crise définitive, le chef de département des métiers d’arts de bâtir, d’architecte, d’urbanisme et du paysage, de l’Université de Maroua propose la mise en place d’un processus de valorisation des ordures Solutions durables pour Insalubrité à Yaoundé. « Il faut un nouveau cadre institutionnel qui va régir la gestion des ordures, changer le mode de gestion, faire appel aux Pme locales pour le système de collecte des ordures, faire appel aux ménages qui pourront déjà à leur niveau faire le tri des ordures », recommande-t-il.

Mélanie Ambombo

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