Ce cumul de traques opérées par les éléments de la gendarmerie et de la Sécurité militaire de l’Ouest, est évalué à plus de 500 millions de F Cfa. Avec la crise anglophone, explique la Légion de Gendarmerie de l’Ouest, cette région est devenue la base arrière des narcotrafiquants qui alimentent la région du Centre et le Septentrion.

Catherine T, se souvient encore des troubles mentaux manifestés par son fils âgé de 17ans à sa sortie des classes en novembre 2024. Prise de panique, cette mère s’est rendue auprès de ses camarades d’un lycée de la ville de Bafoussam pour enfin découvrir que son fils, est depuis des mois un consommateur du cannabis. Elle a immédiatement engagé un suivi particulier pour sortir son fils de cette pratique dangereuse.

Une chance que n’a pas eu Modeste S. « Malgré les séances de désintoxication faite, je n’ai pas réussi à le sortir de cette adition », déplore ce père désemparé.  Son fils de 21 ans, alors étudiant en 2^e année électronique, a ainsi tué les ambitions de son géniteur en abondamment ses études. Depuis 2021, regrette Modeste, il a quitté le domicile familial pour se réfugier au fief de la drogue dans la ville de Mbouda.

A l’Ouest, l’exposition des jeunes aux stupéfiants inquiètent de plus en plus les parents. Depuis quelques années, dénonce Awa Fonka Augustine, le gouverneur de la région de l’Ouest, cette partie du pays est confrontée à une circulation accrue des drogues en milieu urbain, notamment le cannabis, le tramadol et autres substances psychotropes. Une situation, soutient le gouverneur, qui est en grande partie à l’origine de la criminalité.

De janvier à mars 2025, les éléments de la Gendarmerie et de la Sécurité militaire (Semil) de l’Ouest ont saisi 30 tonnes de cannabis dans certaines localités de la région. Il s’agit 16 tonnes saisies à Bafoussam, 1,1 tonne par le Semil à Koutaba et 5 tonnes à Manki-Njimoun, interceptées dans le département du Noun. 7,8 tonnes ont été également saisies à Maham par Tonga, dans le département du Ndé en provenance du Nord-Ouest.

A en croire le Colonel Abba Saïdou, commandant de la Légion de Gendarmerie de l’Ouest, ces saisies ont été faites dans le cadre de l’Opération tentacule, impulsée par le secrétaire d’Etat à la Gendarmerie. Il précise qu’avec le conflit sociopolitique dans le Nord-Ouest, les localités frontalières à cette région sont devenues de grands bassins incontournables de production du cannabis.

Ainsi, soutient-il, l’Ouest et principalement le Noun sont devenus un couloir de transit qui alimentent la région du Centre et celles du Grand Nord Cameroun. Cette cargaison saisie en seulement en trois mois, est évaluée à près de 500 millions de F Cfa. Elle a été détruite à la décharge d’Hysacam par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, à la suite d’une réunion de sécurité.

Aurélien Kanouo Kouénéyé