Insécurité : le nombre de déplacé interne baisse en 2024
Avec une chute d’un peu plus de 38 mille personnes, selon le Conseil norvégiens pour les réfugiés, cette situation selon un spécialiste en évaluation des besoins humanitaires, ne signifie pas nécessairement que la crise est résolue au Cameroun.
En 2024 le nombre de réfugiés internes au Cameroun a baissé de 38. 477 personnes, indique le Rapport annuel de 2024 du Conseil norvégien pour les réfugiés (Nrc). Ces personnes qui ont été forcées de quitter leur domicile ou leur lieu de résidence habituel en raison de conflits armés, de violences, de persécutions, de catastrophes naturelles ou d’autres situations de crise, mais qui sont restées à l’intérieur des frontières du pays sont au nombre de 1.036 775. Soit 453 662 Extrême-Nord et 583 113 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En 2023, toujours selon le Nrc, elles étaient de 1.075.252, dont 453 661 personnes dans la région de l’Extrême-Nord et 621 591 dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Une baisse de déplacés internes dans un pays comme le Cameroun qui selon le spécialiste en évaluation des besoins humanitaires, Raoul Martin Bihina, peut être interprétée de plusieurs manières. Il explique, qu’elle peut être, entre autres, la résultante de l’amélioration de la sécurité et des méthodes humanitaires efficaces. « Cependant, il est important de noter que cette baisse de déplacés internes ne signifie pas nécessairement que la crise est résolue. Il est possible que les personnes déplacées soient toujours vulnérables aussi, peut-il s’agir que les données sur les déplacés internes soient incomplètes ou inexactes, ce qui pourrait expliquer une baisse apparente du nombre de déplacés », analyse le spécialiste en évaluation des besoins humanitaires.
Cependant, le problème des déplacés internes reste constant au Cameroun. Un fait que le Conseil norvégien des réfugiés impute à la situation politique du Cameroun en 2024 qui n’a véritablement pas changé. Les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont restées marquées par une continuité de la violence armée avec des incidents importants qui ont principalement touché les civils, mais aussi les opérations humanitaires. « Les attaques prédatrices des groupes armés non étatiques (Gane) contre la population civile et l’opération Lac Sanity II menée par les Forces multinationales mixtes (Fmnm) début 2024 ciblant les Gane autour du bassin du Lac Tchad et des montagnes de Mandara, ont été parmi les principales causes de déplacement de civils dans les départements du Logone-et-Chari, du Mayo-Tsanaga et du Mayo-Sava dans la région de l’Extrême-Nord », énumère le Ncr.
Par ailleurs, les villes fantômes et les activités criminelles de tout ordre ont caractérisé le paysage sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ayant un impact important sur les opérations humanitaires.
Face à cette crise, qui a des risques de dégénérer en insécurité alimentaire, en exploitation et abus, traumatismes psychologiques et difficultés d’accès à l’éducation et à la santé, Raoul Martin Bihina, suggère une approche globale et coordonnée. Il propose un renforcement de la sécurité, l’instauration et la promotion du dialogue et de la quête de la réconciliation entre les communautés concernées et la promotion du développement économique dans les zones touchées du pays.
Mélanie Ambombo
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