« Le riz de Makénéné est mieux que ce qu’on importe »
David Imbeng, le maire de la commune de Makénéné

David Imbeng, le maire de la commune de Makénéné située dans le département du Mbam et Inoubou dans la région du Centre présente les atouts et les projets de développement de cette circonscription municipale.

Pouvez-vous nous faire une présentation succincte de la Commune de Makénéné ?

La Commune de Makénéné compte environ 25 000 habitants qui pratiquent beaucoup la culture vivrière, principalement le maïs et le riz. On avait une seule période de maïs par an. Maintenant nous avons avec l’arrivée des déplacés internes du Nord-Ouest, appris à faire au moins deux productions de maïs au bout d’une année, et actuellement, nous sommes en saison de tomates. En dehors de tout cela, nous sommes également une zone de grande production des prunes. Un produit qui ne manque jamais à Makénéné. On en produit du 1er janvier au 31 décembre. Quand il n’y en a pas, les commerçants vont en prendre dans d’autres Communes pour préserver l’image de l‘arrondissement sur cet aspect. Du coup, il n’en manque jamais.

Outre le riz et le maïs, la production de la tomate connait un essor à Makénéné…

La production de la tomate était d’environ 90% en 2020. Mais cette année, elle varie entre 40 et 50% seulement. Les producteurs n’ont pas pu beaucoup investir. Le panier de tomates qu’on vendait à 1 000 F Cfa l’année dernière est vendue entre 5 000 et 6 000 F Cfa aux grossistes cette année.  Puisque les gens n’ont pas beaucoup cultivé cette année à cause des grosses pertes enregistrées l’année dernière à cause de la Covid-19. Or cette année, beaucoup de commerçants sont venus du Nigéria et du Gabon à la recherche de la tomate de Makénéné. Malheureusement, ils ne l’ont pas eu abondamment, car seules les personnes qui ont pris le risque d’en produire s’y sont lancés, au point d’en faire des bénéfices.

Est-ce que le riz produit dans cette localité est commercialisé dans les autres villes du pays ?

Pour le moment, je constate que le riz de Makénéné est uniquement vendu dans ses marchés. Ça se vend dans les deux marchés (Est et Centre) une fois par semaine. De nombreux ménages à Nyokon, Makénéné, et Kinding-Ndjabi en produisent. Et avec l’arrivée des déplacés, les cultures ont beaucoup augmenté. Non pas celles du riz, car les déplacés du Nord- Ouest n’en cultivent pas beaucoup, mais nous aident plutôt dans la main d’œuvre. Ils cultivent plutôt beaucoup de maïs et tomates. Mais, la main d’œuvre est très capitale. Les gens qui ont des plantations ne manquent pas des personnes pour les aider à cultiver. D’ailleurs, celui qui faisait 40 sacs peut en faire 60 à 70 l’année. L’autre chose importante est que les animaux, notamment les oiseaux et les hérissons compliquent la tâche chez les cultivateurs. C’est un véritable problème pour les cultivateurs de riz, parce qu’ils en consomment abondamment, et nous n’avons pas encore de solution adéquates pour les éloigner des plantations. Pourtant ce riz est mieux que ce qu’on importe. Lorsque vous le consommez, vous constatez qu’il y a une différence entre le riz local, et celui qui vient de l’Asie. 

Cette production est-elle suffisante pour satisfaire la demande locale ?

Pour le moment, ce n’est pas suffisant pour la population, même si les voisins comme Ndiki et Tonga cultivent le riz. Tonga a même une usine qui en décortique. Mais ici chez nous à Makénéné, il n’y a pas encore une usine de décorticage de riz. Cependant, il y a des machines artisanales, des machines de petits moyens qui le font. Mais la population fait des réserves et ne consomme qu’en cas de besoin.

Quelles sont vos projections sur le plan agricole ?

Pour le moment, je viens d’arriver à la tête de la mairie (2 ans environ), mais je vais voir ce qu’on pourra faire par rapport à ce besoin pour la population. Aussi, le site web (https://communedemakenene.net/) que nous venons de réceptionner nous permettra de faire la publicité du riz de Makénéné. Surtout que des gens peuvent utiliser le riz de Makénéné en croyant que c’est celui de Tonga parce qu’il est déjà connu.

Quels sont vos projets pour l’essor de cet arrondissement ?

Nous envisageons reconstruire le marché Est, mais les moyens sont limités. Quand on a un projet, sa réalisation dépend des ressources financières qui sont mobilisées. J’ai trouvé une Commune très endettée, et en contractant d’autres dettes, on risque de ne pas pouvoir payer le salaire des employés. Néanmoins, il y a la morgue qui est en projet de construction. Aussi, le ministre du Commerce nous a promis un petit marché à Nyokon, pour permettre aux populations de vendre leurs produits sur place. Car pour commercialiser leurs produits, ils viennent plutôt au marché de Makénéné. Ils avaient un marché le mercredi qui n’était pas bien construit, mais qui leur permettait de liquider leurs marchandises au moins pendant 2 à 3 heures de temps.

Réalisé par Michèle EBONGUE, de retour de Makénéné

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