Consommation : à Douala, les prix des fruits flambent dans les marchés
Dans les marchés de la capitale économique, les consommateurs peinent à s’offrir des fruits, tels que, des ananas, papayes et oranges, à cause de l’augmentation des prix.
Franck T., un jeune commerçant de 26 ans, est assis derrière son étal d’ananas, accompagné de son collaborateur. Une musique douce s’échappe de leur mini-radio, avec une ambiance légère. Leurs yeux sont rivés sur les clients qui sillonnent entre les étals. Franck observe attentivement chaque mouvement et espère voir l’un des acheteurs s’arrêter devant son comptoir.
Il est environ 13 h ce mardi 28 janvier 2025 au marché des fruits de Ngonsoa, situé dans l’arrondissement de Douala 2e. « Avant, à cette heure-ci, on n’avait plus une grande quantité d’ananas à écouler. Aujourd’hui, il y a malgré l’abondance des fruits, nous n’avons pas assez de clients, à cause de l’augmentation des prix », déplore Franck T..
Autour de lui, les ananas sont entassés. Les clients se font rares. « Les gens hésitent à acheter. Ils observent, touchent les fruits, mais repartent souvent sans rien prendre. C’est difficile pour nous, car nous devons écouler ces stocks », affirme Rosalie T., une autre vendeuse.
Les consommateurs, quant à eux, se rétractent pour la plupart, à cause du prix. « Avant, je pouvais acheter deux ananas à 800 F Cfa, mais aujourd’hui, je dois dépenser minimum 1 000 F Cfa pour la même quantité. C’est difficile, surtout quand on voit qu’il y en a assez sur le marché », se désole Lesli Keubou, une cliente.
Contrairement aux ananas, les oranges sont un peu rares, sur le marché. Selon Dian Foukam, vendeuse, en décembre, un sac d’oranges se vendait à 22 000 F Cfa, mais aujourd’hui, il faut dépenser 28 000 F Cfa pour le même sac. En plus de cette augmentation, les oranges sont moins juteuses, ce qui complique la tâche chez, des commerçants, qui ne parviennent plus à écouler leurs produits. « Avant, je vendais 3 à 5 sacs par jour, mais depuis quelques semaines, c’est difficile d’en écouler ne serait-ce qu’un sac », se plaint Zeukeng T., un autre vendeur d’oranges.
Cette baisse de la demande affecte directement les marges bénéficiaires des commerçants. « Le marché est devenu très dur. Les oranges restent longtemps sur les étals, plusieurs pourrissent, et cela réduit nos bénéfices. Avant, je faisais au moins 50 000 F Cfa de bénéfice par semaine, mais maintenant, atteindre 30 000 F Cfa est un défi », déplore-t-il.
Les papayes, elles aussi, subissent une hausse. Le prix du sac de 100 kg est passé de 11 000 à 15 000 F Cfa, et leur disponibilité sur le marché est de plus en plus limitée. Ces papayes proviennent en majorité du Moungo, et parfois de Yaoundé. « Les producteurs ont augmenté les prix, et nous devons subir. Les clients se font rares. Tout le monde est perdant », confie Albert Ndoumi, un vendeur.
Selon ces grossistes, cette augmentation du prix des fruits, est la conséquence de la hausse des coûts par les producteurs dans les grandes zones de production. « Quand nous partons nous approvisionner dans les zones de production, on constate que les producteurs ont augmenté les prix. Donc, nous n’avons pas d’autre choix que de répercuter cette hausse sur les consommateurs pour pourvoir faire des bénéfices », explique un autre grossiste, qui a requis d’anonymat.
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)







