Représenté à la 78^e Assemblée mondiale de la santé, par le ministre de la Santé publique, le pays en a profité pour appeler à une action internationale renforcée car d’après lui, des obstacles majeurs demeurent dans la lutte contre cette maladie.

Daniel, 42 ans est un vendeur ambulant de cola et d’écorces à la « Poste centrale » à Yaoundé. Ce père de famille est paralysé de la jambe droite, du fait de la poliomyélite qu’il a contractée à l’âge de 2 ans. Comme lui, le petit Owen, fils de Sandrine N, vacciné tardivement, garde des séquelles de cette maladie virale contagieuse qui peut entrainer des paralysies irréversibles.

Afin de limiter la propagation de cette maladie qui selon une étude de 2018 du ministère de la Santé publique (Minsanté) a déjà fait plus de 2000 personnes vivant avec des séquelles graves (paralysie, difficultés motrices), le Cameroun s’est exprimé à la 78^e Assemblée mondiale de la santé. Profitant de l’occasion de ces travaux ouverts le 18 mai et ce jusqu’au  27 mai 2025 à Genève en Suisse, le pays a appelé à une action internationale renforcée car d’après lui, des obstacles majeurs demeurent dans la lutte contre cette maladie. Il s’agit entre autres de l’insécurité qui rend certaines zones inaccessibles, les lacunes dans la vaccination de routine, la persistance des foyers transfrontaliers de transmission et les contraintes financières.

Face à ces défis, l’équipe du Cameroun conduite par le Minsanté, Manaouda Malachie a proposé plusieurs mesures, notamment une coordination transfrontalière renforcée, un financement innovant pour les campagnes ciblées, l’introduction accélérée du vaccin hexavalent et une intégration durable de la riposte à la poliomyélite dans un système de santé plus robuste, conformément à l’Agenda IA2030.

Il est à rappeler que du 22 au 27 avril 2025, le Cameroun a lancé le premier tour d’une nouvelle campagne de vaccination contre les variants de type 2 (Pvdv2c) du polio virus sauvage qui continuent de circuler dans la sous-région du Bassin du Lac-Tchad et du Sahel depuis 2021.

« La vaccination est le moyen le plus efficace pour prévenir la poliomyélite. Au Cameroun, comme dans la plupart des pays, deux types de vaccins sont utilisés :  le vaccin polio oral (Vpo) et le vaccin polio inactivé (Vpi) », explique une source contactée au Programme élargi de vaccination (Pev).  Avec la persistance de ce virus, Dr Line Mbezele, médecin généraliste propose d’améliorer la couverture vaccinale. En plus comme méthodes de riposte, elle recommande de cibler les zones réfractaires à la vaccination, de renforcer la sensibilisation des parents, en y associant les leaders religieux et communautaires et d’améliorer les conditions d’hygiène et sanitaires.

Mélanie Ambombo