Maladie rénale chronique : La menace persiste au Cameroun

Sur 3 500 personnes dépistées le 21 aout 2025 au cours du lancement de la campagne baptisée « CKD 30K Lives », près de patients 4 sur 10 présentaient un risque élevé de développer la maladie.

Le jeudi 21 août 2025, l’Hôpital régional de Buea a servi de cadre pour le lancement de la campagne nationale de dépistage de la Maladie rénale chronique (Mrc), baptisée « CKD 30K Lives ». Portée par le ministère de la Santé Publique, cette initiative vise à dépister 30 000 personnes dans les régions du Sud-Ouest et du Littoral.

Au-delà du dépistage, les patients bénéficient aussi de conseils pratiques pour changer leur mode de vie, et si nécessaire, être orientés vers une prise en charge spécialisée. Pour l’occasion, le Minsanté a tiré la sonnette d’alarme : « Combien de familles ont vu un proche foudroyé par une insuffisance rénale découverte trop tard ? Combien de drames humains auraient pu être évités par un dépistage précoce ? ».

Les premiers résultats étaient déjà parlants pour une phase préparatoire. Sur 3 500 personnes dépistées, près de 4 sur 10 présentaient un risque élevé de développer la maladie. « Ces chiffres constituent à la fois une alerte et un encouragement », a reconnu le Minsanté.

Au Cameroun, la (Mrc), est décrite comme « un ennemi invisible », par les autorités sanitaires.  En 2023 les chiffres officiels renseignaient que 13% de la population adulte en souffre. Plus encore : près de 1000 personnes sont permanemment sous dialyse dont environ 10% d’enfants.

Le Dr Paul Tassé, médecin généraliste, rappelle que la Mrc est une diminution du fonctionnement des reins qui ne parviennent plus à bien filtrer le sang dans l’organisme. Cette forme plus dangereuse des maladies rénales, a pour principales causes, les infections virales et l’hypertension artérielle. S’y ajoutent la prise de certains médicaments, le diabète et d’autres pathologies

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« La prévention primaire c’est de lutter contre les différents facteurs à risques tels que le diabète, l’automédication ; l’hypertension artérielle. Il est aussi important d’avoir un suivi rigoureux chez un médecin qui pourra prescrire un traitement qui va empêcher l’apparition de la maladie », explique la Professeure Marie Patrice Halle, cheffe du service néphrologie et hémodialyse à l’Hôpital général de Douala.

Selon cette spécialiste, la prévention primaire, passe par la lutte contre les différents facteurs de risques (diabète, hypertension artérielle, automédication, infections.) « Lorsque l’une de ces pathologies a été détectée, il est important d’avoir un suivi rigoureux chez un médecin. Ce dernier va prescrire un traitement qui va empêcher l’apparition d’une maladie rénale », recommande la Professeure Marie Patrice Halle.

A en croire Marie Patrice Halle, le traitement de cette maladie a considérablement évolué au Cameroun. Il repose sur deux volets : la néphrologie clinique et le traitement de suppléance rénale. Pendant longtemps, l’hémodialyse, principale méthode de suppléance rénale, était concentrée dans les deux grandes métropoles, Douala et Yaoundé. Depuis 2008, ces soins ont été décentralisés. La dialyse subventionnée par l’état depuis 2002 est passée de 520 000 F Cfa en 2002 à 15 000 F Cfa annuellement en 2023. Les patients sollicitent en plus, une subvention de l’État pour la prise en charge des coûts accessoires.

Mélanie Ambombo

Mots – clés :

Maladie rénale

Minsanté

 

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