Ngong : Les femmes déplacées internes formées aux techniques culturales
Les réalisations des femmes déplacées internes

Ngong : Les femmes déplacées internes formées aux techniques culturales

Cette formation a permis aux bénéficiaires installées dans cette localité de la région du Nord de s’outiller entre autres sur les techniques de production et de conservation de l’arachide et du sésame, l’entrepreneuriat agricole et agropastorale femmes déplacées internes formées.

Machou Dinkéré a marre des attaques répétitives des hommes armés perpétrées dans son village à Tourou, situé dans l’arrondissement de Mokolo, département du Mayo Tsanaga, région de l’Extrême-Nord. Voici six mois aujourd’hui que cette dame, la quarantaine révolue, a trouvé refuge à Ngong, chef-lieu de l’arrondissement de Tchéboa, dans la région du Nord. « Je suis ici avec mes enfants. Mon mari est allé se chercher dans le sud du pays. A Tourou, on ne dormait pas. Des inconnus arrivaient brusquement et se mettaient à tuer les habitants… Nous y avons perdu nos biens », se lamente-t-elle.

Pour survivre, cette mère et plusieurs autres ressortissantes de Tourou vendent l’huile d’arachides et de sésames qu’elles ont elles-mêmes extraites. Ainsi que certains dérivés de ces produits tels le « bakourou », une appellation en fulfulde des restes d’aliments après extraction, consommée comme friandise.

Les femmes déplacées internes à Ngong sont formées aux techniques culturales

Dans le but de surmonter les difficultés d’adaptation et améliorer leurs conditions de vie, ces femmes se sont regroupées pour solliciter un appui technique. Notamment l’association des femmes déplacées internes et celles des femmes victimes de Boko Haram. « Nous nous sommes associées en coopérative pour soumettre nos doléances afin qu’on puisse nous aider à produire nous-même nos matières premières », a indiqué Bidikwa Goma, présidente de l’Association des femmes victimes de Boko Haram de Ngong.

En effet, l’Association des femmes déplacées internes et celle des femmes victimes de Boko Haram étaient aux côtés de 14 autres coopératives de femmes et jeunes. Dans le but de bénéficier de la formation sur les bonnes pratiques culturales en arachides et sésames, la transformation de ces denrées en huile et sur l’entrepreneuriat agricole et agropastorale. « Aujourd’hui, l’huile de sésame est un produit connu sur le marché mondial. L’objectif est de faire comprendre à ces agriculteurs que le made in Cameroon se vend dans les étals tant au niveau national qu’international », souhaite Oummoul Koulchoumi Ahidjo, député à l’Assemblée nationale et organisatrice de l’événement.

Ces producteurs venus de Ngong, Laïndé Massa, Gouchoumi, Zéra et Langui ont, en plus de cette formation qui s’est tenue le 2 février 2023 à Ngong, reçu plusieurs dons matériels. Entre autres des engrais, des machines décortiqueuses, des houes, des machettes, des pulvérisateurs, et des herbicides.

Jérôme Baïmélé

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