Ouest : La microcentrale hydroélectrique de Lingang réalisée à 35%

La microcentrale hydroélectrique de Lingang réalisée à 35%
D’une capacité de production de l’électricité de 31 Kw, cette infrastructure hydroélectrique en construction portée par la Commune de Dschang et financée par l’Agence française de développement à travers Nantes métropoles, représente l’espoir d’un avenir meilleur pour les populations riveraines .
Jean Daniel Kenfack, un habitant de Mefet attend depuis 2017, la mise en fonction de la microcentrale hydroélectrique de Lingang dans le groupement Foto dans la Commune de Dschang. Sur le site de construction de cette infrastructure, la fondation et le mur de canalisation sont déjà achevés. L’entreprise adjudicataire engagée dans le lot génie civil est perturbée par les fortes pluies qui s’abattent dans cette localité. Un obstacle naturel qui rallonge les délais de livraison de l’ouvrage.
Sur cette chute convoitée par les touristes, est construite une microcentrale hydroélectrique d’une capacité de 31Kw depuis 2017. « Nous avons passé près d’un mois ici sans électricité. Pourtant la mise en fonction de cette infrastructure pouvait nous satisfaire au quotidien », regrette Henriette Zeufack, habitante de Lessé. Selon cette ménagère, « les récents caprices de la société en charge de la distribution d’énergie électrique au Cameroun » ont impacté négativement sur le suivi des élèves à la maison. « Cette société de distribution de l’énergie est presqu’à bout, il y a beaucoup de baisse de tension. Je pense que c’est le véritable problème que rencontrent les populations de cette zone », explique Georges Modeste Mekui, directeur de l’Agence municipale de l’eau et de l’énergie (Amee) de la commune de Dschang.
Le retard observé plonge les potentiels bénéficiaires dans les inquiétudes comme le confie Jean Daniel Kenfack. « Nous nous demandons à quand la fin des travaux », s’interroge ce riverain. Un supplice pour le directeur de l’Amee, qui subit la pression de la population exaspérée par la longue attente. « Chaque fois que je passe par-là, je suis toujours interpellé. Les populations pensent qu’on les a abandonnées. Nous comprenons leur peine, qu’elles attendent impatiemment la livraison de ce projet », rassure Georges Modeste Mekui.
Selon cet ingénieur du marché « ce projet maturé depuis 2015 a fait l’objet d’une étude de faisabilité, puis d’une étude sommaire et d’une étude d’avant-projet détaillé ». Pour justifier les retards observés dans la réalisation de ce projet, il relève que : « en 2017, les relevés hydrologiques ont permis de constater que la courbe de variation du niveau d’eau avait complètement changée. Ce qui nous a poussés à refaire une étude complémentaire en 2018 ». Le projet financé par l’Agence française de développement à travers Nantes Métropoles, qui a été actualisée, vise aujourd’hui à alimenter le centre de santé de Lingang, actuellement en monophasé, indique Georges Modeste Mekui.
A en croire le directeur de l’Amee, une nouvelle entreprise a gagné le projet en 2020. Mais, elle a rencontré de nombreuses difficultés qui aboutiront à la résiliation du contrat. En 2022, le projet a été fractionné en trois parties. La première partie est centrée sur l’électromécanique avec notamment la construction de la turbine et de l’alternateur. Le deuxième lot qui concerne le génie civil affiche un taux de réalisation de 35% à la date du 11 octobre 2024. « Il permet de faire la prise de l’eau », précise Georges Modeste Mekui.
La dernière, est chargée de construire le réseau électrique pour le transport de l’énergie produite dans cette microcentrale. « Avec les pluies abondantes, il est difficile d’avancer avec le projet dans le cours d’eau. Pendant que cette entreprise sera en train de réaliser cette étape, le réseau de transport sera concomitamment en train d’être exécuté », affirme-t-il. De manière instantanée, soutient le directeur, la capacité de production de cette microcentrale est de 31Kw. « Une fois le projet mis en service, les populations paieront le Kw au bas prix. Ça sera une manière pour elles de contribuer au développement de la communauté à travers la réalisation d’autres projets pouvant impactés leur vie », ajoute le directeur de l’Amee.
Aurélien Kanouo Kouénéyé







