Ouest : « L’activité touristique est un peu en berne à Dschang »

Ouest : « L’activité touristique est un peu en berne à Dschang »
Dans cet entretien, Jean Bernard Donfack Tsapgou, directeur de l’Office du tourisme de Dschang (Otd) dans le département de la Menoua, région de l’Ouest, présente des enjeux et l’impact de la promotion de la destination Dschang .
Commente se porte l’Office du tourisme de Dschang ?
Mis à part les deux sorties touristiques organisées à l’occasion des festivals de Foto et de Foréké, nous n’avons véritablement pas mené des activités dignes de ce nom pour davantage intéresser les populations. À Foréké, nous avions fait une randonnée culturelle à la découverte des chutes jumelles de Fotsem-Lessing. Cette activité a permis au 35 fils et filles Foréké et quelques curieux de découvrir ce qu’il y a dans le groupement. À Foto, nous avons effectué une mini-balade, juste dans le centre urbain avec 40 participants . Voilà les seules activités que jusqu’ici, nous avons mené. Ce qui nous permet de dire que le secteur touristique à Dschang est en berne et qu’il est tant de trouver d’autres stratégies pour le relancer.
Nos bureaux ne sont véritablement pas ouverts parce que nous sommes encore en chantier, car l’Office du touristique doit à la base être une vitrine pour exposer tout ce qui concerne la promotion de la destination Dschang. Tant que ce n’est vraiment pas visible, il faut dire que les gens qui nous sollicitent ont du mal à nous retrouver. Et quand on arrive, on trouve que c’est fermé et il n’y a aucun contact. Tout cela fait que la sollicitation touristique n’est plus assez maîtrisée . Mais ceux qui nous sollicitent, nous les accompagnons. Nous leur proposons des sites touristiques qui se trouvent dans notre périmètre.
Pouvez-vous nous parler des attractions touristiques qui suscitent l’attention des visiteurs dans la commune de Dschang ?
L’attraction la plus visible, c’est le Musée de civilisation de Dschang, qui est sur l’une des rives principales du lac municipal, appelé base nautique de Dschang. Il y a le musée, la base nautique à côté, bien qu’étant fermé pour le moment pour des raisons de réhabilitation. La commune a cédé cet espace à un partenaire qui est en train de prendre des dispositions pour son réaménagement pour que les activités de loisirs reprennent. Sur les rives du lac, nous avons ces deux attractions. Nous avons également l’université de Dschang. Pour ceux qui arrivent à Dschang pour la première fois, nous les faisons découvrir les différentes écoles qui s’y trouvent . Nous avons également des jeunes producteurs qui font dans l’agriculture, et spécifiquement dans la production des plants. Nous sommes également engagés dans l’éco-tourisme. Ces jeunes ingénieurs sortis de la faculté d’agronomie et des sciences agricoles (Fasa) bénéficient de l’accompagnement de la commune à travers le compost.
Nous avons également dernière la préfecture, la chute de Tsinkop, qui est la débouchée du lac municipal, sous forme de spectacle naturel. Nous faisons de cet endroit, un site touristique qui est assez visité. Il ne se passe pas deux semaines sans que les gens ne sollicitent faire un tour de ce côté. Et nous les y accompagnons fièrement. Nous avons également l’usine de tri et de traitement semi-automatique et modulaire Val’Box de Siteu. Nous avons enrôlé cette usine dans notre circuit touristique parce que c’est également une attraction de la ville. C’est la première usine du genre en Afrique, au Sud du Sahara. Nous proposons aussi la chute de Fouolépé à Foto. C’est un mythique chute avec un lieu sacré qui est aussi visité par ceux veulent avoir des bénédictions. C’est une véritable cascade. On a également la chute de Toulépé derrière la chefferie Foto . Elle n’est pas encore trop visitée parce que nous sommes en train de prendre des dispositions pour pouvoir aménager l’accès. On a la cascade de Lingang qui est aussi une attraction touristique. On est en train d’y construire, la microcentrale hydroélectrique de Lingang. La commune veut exploiter la puissance des eaux de ces cascades pour construire une microcentrale.
Nous avons également les chutes jumelles et les grottes de Fotsem-Lessing. Mais l’accès à cet endroit est un véritable calvaire parce que partir de la ville de Dschang pour Fotsem-Lessing c’est pratiquement 16 à 20Km. Une fois arrivé au village Fotsem-Lessing, il faut parcourir 8Km dans la forêt pour arriver à cette chute. Après 7Km à pieds, il faut s’attendre à entamer une descente de 2Km, une pente très abrupte pour atteindre les chutes jumelles. Ici, on a la chute mâle et la chute femelle. Et puis, les deux chutes retombent à un même endroit, au pied de la Montagne, pour aboutir au fleuve Menoua à Santchou, d’où le mon du département.
D’autres attractions que l’Office propose aux visiteurs, c’est l’usine de traitement de cacao et de café de Santchou. À Bafou, nous avons la plantation de thé de Djuttitsa, qui est également très prisée. Il y a des nouvelles attractions qui sont en train d’être explorer à l’exemple des chutes et cascades de Fogodem. Il est question d’aménager les accès pour pouvoir proposer ces destinations à nos touristiques.
Voilà les lieux touristiques que nous proposons à nos visiteurs sans oublier les grottes de Demvo et la chute de Mani Water à Fongo-Tongo. Pour arriver dans cette localité, il faut passer par Dschang. Les derniers visiteurs qui ont visité la grotte de Demvo étaient des Nantais. L’Otd ne travaille pas seulement à Dschang. À la base, avant que les autres communes ne se créent, l’Office de tourisme depuis sa création en 1998, travaillait à desservir l’ensemble du département de la Menoua . Toujours dans l’arrondissement de Dschang, nous avons parcouru les villages Fotetsa et Foutsouli. Nous avons découvert des très grandes collines de pierres qui sont des espaces à exploiter et mêmes des destinations à proposer aux gens à des périodes de saisons sèches, pendant lesquelles les gens ont envie de se retrouver en hauteur.
En nocturne, nous avons les snack-bars, les restaurants qui se sont développés dans la ville. On a des nouveaux hôtels, des appartements meublés pour offrir de l’hospitalité et de l’hébergement à ceux qui sont de passage dans la ville. Nous travailleurs avec ce collège d’acteurs.
Des projets de valorisation du made in Dschang…
L’autre secteur que nous sommes en train de développer, c’est le made in Dschang. Nous voulons ainsi faire la promotion des produits locaux. Il y a des groupes et des associations qui sont engagés dans l’agroalimentaire. Par exemple, des champignons qui permettent aujourd’hui non seulement de faire des brochettes mais aussi du vin. Nous travaillons avec des artisans. Ils sont installés à l’entrée du marché A. Cette entrée est la vitrine de la ville de Dschang . C’est ici que nous trouvons les objets traditionnels, ce qui est artistique et culturel, sculpture et tenues d’apparat, traditionnelles, avec des perles, colliers, etc.
Des cartes touristiques en vue …
Nous voulons insérer tous ces sites dans notre nouvelle carte touristique que nous envisageons de faire. Ceci parce que la carte touristique de Dschang est déjà assez vieille pourtant il y a des nouvelles attractions. Des nouveaux acteurs se sont également installés dans la ville pour davantage créer l’attractivité à travers les espaces de divertissement. Nous sommes en train de travailler à pouvoir refaire la carte touristique de Dschang et de la Menoua pour que nos bureaux, lorsque nous les ouvrirons à nouveau, que nous puissions exposer chaque attraction sur notre vitrine, pour que lorsque le visiteur étranger arrive dans la ville, en se rendant déjà dans les bureaux de l’Otd qu’il voyage déjà à travers les images qu’il va découvrir sur place. Ces images peuvent lui permettre de faire le choix des différents endroits qu’il souhaite visiter.
Etant que structure communale est-ce que vous parvenez à combler vos besoins financiers ?
On a certes l’autonomie dans la gestion quotidienne de nos affaires mais on n’a pas l’autonomie financière. Nos financements viennent de la mairie. Notre budget fait partie intégrante du budget communal. Ce sont les conseillers municipaux qui votent le budget de l’Office. Ce que nous faisons, c’est le conseil d’orientation en fin d’année pour proposer notre budget. C’est au conseil municipal de le valider dans le budget communal pour nous permettre de travailler.
Si nous parvenons à aménager des accès sur ces différents sites, ça nous permettra d’avoir des entrées financières. Nous tendons également la main à la commune pour qu’elle nous aide à aménager l’accès aux nouveaux gisements touristiques. Ceci pour que ce soit désormais plus facile de proposer ces destinations à moindre coûts ou aux coûts abordables aux visiteurs. Je prends l’exemple de Fotsem-Lessing qui est un site exceptionnel. Il faut se rendre au cœur des chutes jumelles pour vivre ce moment extraordinaire. Mais c’est pénible d’y accéder.
Lorsque notre vitrine sera ouverte, nous allons y vendre des cartes postales, y exposer notre nouvelle carte touristique. Les visiteurs et touristes, pour avoir droit à une carte postale ou touristique, vont débourser certaines sommes. Des images que nous allons exposer seront à vendre. C’est en ce moment que nous pourrons parler des recettes qui nous permettre de vivre et développer davantage les activités pour la promotion de la destination Dschang.
Quel est le climat qui règne entre les chefs traditionnels des localités dotées des attractions touristiques et l’Office du tourisme de Dschang ?
Bien que l’Office du tourisme aujourd’hui n’ait plus assez de force, c’est lui qui a permis que ces différents sites présents dans ces localités soient plus visibles. Quand nous accompagnons des visiteurs à Fotsem-Lessing, on ne partira pas delà sans pouvoir donner une contribution au chef, au guide ou au comité de développement. Le niveau de collaboration est assez bien entre ces différents chefs de villages et l’Office sans oublier les personnes qui s’occupent de ces différents lieux. L’Otd étant un bras technique dans la promotion de la destination Dschang, le climat est très bon entre l’Office et l’administration communale.
Nous sommes à l’ère du numérique, l’Office du tourisme de Dschang est-il ouvert au monde ?
Ça m’ennuie de parler de cette réalité. Dschang étant une ville intelligente, une ville digitalisée, on ne devrait plus se retrouver avec un service comme le nôtre qui n’a pas son site web fonctionnel. Il existe, mais il n’est pas fonctionnel. Nous allons également faire un plaidoyer pour qu’on mette les moyens à notre disposition pour actualiser ce site pour pouvoir relancer les activités, pour présenter nos attractions touristiques à travers des belles images. Cela permettra que les touristiques puissent nous solliciter à travers le monde par un clic. Nous espérons que d’ici la fin d’année, les choses vont changer . Mais nous nous contentons de notre plateforme Facebook. Nous avons également une plateforme Whatsapp pour les acteurs du tourisme de Dschang.
Entretien réalisé par Aurélien Kanouo Kouénéyé








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