Ouest : le Centre climatique de Dschang en déclin
Une vue actuelle du centre climatique de Dschang

Créé en 1942, cet établissement hôtelier historique situé dans le département de la Menoua, présenté comme le « premier village vacances en Afrique Centrale »,  est en décrépitude malgré de nombreuses promesses de sa réhabilitation.

Des appartements et des allées envahis par des herbes. Des toits délabrés qui suintent. Un restaurant en piteux état, des meubles qui croupissent sous le poids de l’âge.  Des arbres non entretenus reposent sur les toits. L’unique piscine du site qui s’alimente grâce aux eaux de pluies, est devenue le nid des larves. Le cliché est désolant…  C’est en effet la triste réalité de ce qui reste du  Centre climatique de Dschang dans le département de la Menoua, région de l’Ouest. Un établissement hôtelier jadis réputé pour son magnifique parc qui fait partie du patrimoine architectural de cette ville.

Selon Idriss, un employé de ce « premier village vacances » en Afrique Centrale créé en 1942, la piscine, n’est presque plus fréquentée. « Le centre climatique de Dschang est mort. Il n’est plus que l’ombre d’elle-même », regrette-t-il. A en croire cet employé, 12 des 22 appartements de cet établissement hôtelier ont été cédés à des particuliers qui les ont transformés en maison d’habitation. « Le centre est désormais peu fréquenté. Nous n’avons plus de ressources financières pour mieux assurer sa prise en charge », déplore-t-il.

Une situation qui plombe les activités de cette ville touristique.  « L’état de délabrement avancé de ce centre ne permet plus que nous le vantions comme étant une véritable attraction touristique. Certes, beaucoup y vont mais rentrent déçus de ce qu’ils ont vu. Ainsi, nous nous réservons un peu de brandir le centre climatique comme étant une véritable attraction touristique », relève Jean Bernard Donfack Tsapgou, le directeur de l’Office du tourisme de Dschang. Cependant, confie-t-il, « nous prenons plaisir à le présenter comme étant ce qui a fait la particularité de Dschang, avec son caractère de premier village vacances, ou le tout premier hôtel du Cameroun construit par les colons ».  Malgré que le centre soit resté dans le circuit touristique, il est désormais difficile d’y conduire les touristes à en croire Arsène Centrique Ngandjoung, un guide touristique. « Le centre climatique de Dschang est mort. Il faut faire revivre cette infrastructure », confie-t-il.

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Face à cet état de décrépitude, la commune de Dschang, indique Jean Bernard Donfack Tsapgou, a fait « un plaidoyer auprès du gouvernement pour qu’on lui rétrocède la gestion de ce centre. Cette rétrocession n’a pas encore été faite jusqu’ici ». A la délégation du Tourisme et des Loisirs de la Menoua, une source qui a requis l’anonymat, affirme que plusieurs missions d’inspection du ministère du Tourisme et des Loisirs ont été conduites dans ce centre dans la perspective de sa réhabilitation. Malheureusement, jusqu’ici, « il est difficile de vous dire avec exactitude où ils en sont avec la procédure y relative », confie notre source.

Selon Papa Bolo, guide dans cet établissement hôtelier, « les promesses de la réhabilitation de ce centre hôtelier datent des préparatifs de la dernière Coupe d’Afrique des Nations organisée au Cameroun. Dans cette perspective, nous avons reçu le ministre du Tourisme et des Loisirs. Certains particuliers ont d’ailleurs formulé des demandes pour sa gestion. Jusqu’ici aucune initiative concrète de l’Etat pour sa réhabilitation ». Une longue attente, qui ne joue pas en faveur de cette destination touristique qui offre une superbe vue sur les environs de Dschang et ses vallées voisines est enchanteresse.

Aurélien Kanouo Kouénéyé

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Tourisme

3 thoughts on “Ouest : le Centre climatique de Dschang en déclin

  1. J’ai été très triste de lire cette histoire du déclin de ce Centre, car même si j’habite très loin à Bornéo, j’avais espéré pouvoir le visiter dans les années à venir. Car en avril 1945, mon père, un comptable britannique qui travaillait à l’époque à Lagos, a passé deux semaines au Centre climatique pour récupérer sa santé. À l’époque c’était très populaire et mon père écrivait un journal très détaillé de son séjour et des gens qu’il rencontrait. Il a également pris quelques bonnes photos, dont une prise depuis les collines au-dessus où il se promenait quotidiennement. Après ses deux années inspirantes en Afrique de l’Ouest, mon père a travaillé pour le reste de sa vie à la FAO, essayant d’aider les pays en développement du monde entier.

    • Bonjour Monsieur,

      Nous vous remercions d’être l’un de nos lecteurs et pour l’intérêt que vous manifestez à l’égard de notre travail.

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