Ouest : Plus de 198 sites à risque déjà recensées
Une maison construite sur un site à risque à Bafoussam malgré l’interdiction de la CUB

Plus de 198 sites à risque déjà recensées à l’Ouest

Installées sur les flancs des collines, dans les lits d’eau, dans les bas-fonds ou dans les zones marécageuses, des populations y demeurent au péril de leur vie sites à risque.

S’accrocher et mourir. Clément Nantsa est conscient des risques auxquels il s’expose au quotidien. Ce septuagénaire est installé à la lisière d’un ravin qui s’est créé à la suite des éboulements, au lieu-dit « Stade » au quartier Famla 2 dans l’arrondissement de Bafoussam 1er, département de la Mifi. Sa vieille maison présente des fissures. Une réalité à l’origine de ses nuits blanches.  « Cette maison a été construite il y a plus de 20 ans. L’érosion a fait ses effets. Je côtoie la mort chaque jour. Je sais que cette maison peut tomber à tout moment. Mais je n’ai nulle part où aller », regrette ce chef de famille.

Ici, l’on dénombre près de 10 maisons installées dans cette zone dangereuse. Les occupants s’y sont installés malgré l’interdiction de la Communauté urbaine de Bafoussam (Cub) qui a déclaré cette zone à risque. Au quartier Ngouache dans le même département, qui a subi un éboulement de terrain en 2019, des habitations continuent d’obstruer le cours d’eau en contre bas du marché Casablanca jusqu’à l’entrée école normale. Une situation qui peut à tout moment être à l’origine d’un autre incident.

À Kamop 6, Matthieu Kengne, le chef de ce quartier, confie avoir mené des campagnes de sensibilisation qui ne portent pas toujours des fruits escomptés. « Depuis un certain temps, avec la catastrophe de Ngouache, nous avons décidé de sensibiliser les populations des zones à risque. Jusqu’à présent, ils s’obstinent à rester sur place », déplore Walter Sabi, directeur des services techniques et de l’aménagement à la Cub.

Il précise que le gouvernement a fourni « des documents de planification pour combattre les constructions anarchiques. Dès lors, les gens profitent du week-end pour s’installer ». Selon ce dernier, les riverains ne doivent pas construire sur les flancs à plus de 20% de la pente. « En termes de recasement, il y a une zone qui a été prévue pour accueillir les déguerpis des zones à risque », souligne Walter Sabi.

Selon la délégation régionale du ministère de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) de l’Ouest plus de 198 sites à risque ont déjà été répertoriées dans la région de l’Ouest. Ces zones sont des bas-fonds marécageux, des ravins, des chaînes montagneuses, des zones de glissement et d’éboulement de terrain et celles inondables, des flancs des collines, des lits d’eau.

A en croire François Delaunay Zebaze, le délégué régional, le tableau récapitulatif des zones à risque est en cours d’actualisation. Malgré les campagnes de sensibilisation, soutient-il, les populations y demeurent au péril de leurs vies, et même en dépit des fortes pluies annoncées dans plusieurs localités de la région par l’Observatoire nationale des changements climatiques (Onacc).

Cette région garde encore en mémoire, le triste souvenir de l’éboulement de terrain du 29 octobre 2019 à Ngouache, qui avait enseveli 11 maisons construites sur le flanc d’une colline, et tué 43 personnes, à la suite des pluies diluviennes.

Aurélien Kanouo Kouénéyé

Mots – clés :

Zone dangereuse

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