Paludisme : Au Cameroun, la morbidité palustre chez les femmes enceintes inquiète
Il ressort d’une étude réalisée sur la morbidité palustre chez la femme enceinte réalisée par l’Institut national de la statistique, qu’environ 203 cas pour 1000 habitants sont enregistrés au Cameroun et que seulement 50% des femmes enceintes reçoivent les trois doses du traitement intermittent préventif.
Passée d’environ 13% en 2013 à environ 26% en 2021 et autour de 21% en 2023, la morbidité palustre chez les femmes enceintes, rapporte le document sur la morbidité palustre chez la femme enceinte au Cameroun, reste forte. Publié le 21 février 2025, ce document produit par l’Institut national de la statistique (Ins), dénombre environ 203 cas pour 1000 habitants. Une forte morbidité palustre chez la femme enceinte qui est un problème de santé publique. Ceci parce qu’elle est associée à des facteurs de risque de mortalité aussi bien chez la mère que chez le nouveau-né.
Pour expliquer cette forte morbidité palustre chez la femme enceinte, cet institut révèle qu’au cours des trois dernières années, près du quart des femmes enceintes a été affecté par le paludisme. Mais seulement, aussi bien que d’après les données programmatiques, que les données de surveillance, seulement 50% des femmes enceintes reçoivent les trois doses du traitement préventif intermittent (TPIg), tel que recommandé par l’Oms pour la prévention du paludisme en grossesse.
« Cette forte morbidité peut s’expliquer par la faible couverture en consultations prénatales du fait du manque d’accès au service de santé notamment en zone rurales à cause de l’éloignement des formations sanitaires ou du manque des moyens de transports », explique Dr Paul Tassé, médecin généraliste. A cela, il pense qu’il faut aussi y ajouter les coûts financiers (frais de consultations et de tests médicaux) qui peuvent être élèves pour les couches défavorisées, le manque d’information et de sensibilisation, les croyances culturelles et religieuses et le manque du personnel de santé compétent.
Au Cameroun, le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) recommande l’administration d’au moins trois doses de Sulfadoxine-Pyrimethamine (SP) aux femmes enceintes lors des consultations prénatales (Cpn) à partir de la 13e semaine de grossesse. Mais, souligne l’Ins, les cibles fixées ne sont pas toujours atteintes. A titre illustratif, selon les données de routine, entre janvier et décembre 2023, 51% de femmes enceintes ont reçu au moins 3 doses de TPIg contre la cible de 65% attendue.
De ce fait, la morbidité palustre persistante chez les femmes enceintes pourrait être attribuée à une faible couverture en troisième dose de TPIg. L’Enquête sur les indicateurs du paludisme au Cameroun (Eipc) 2022, indique que seulement 46% de femmes enceintes ont reçu trois doses ou plus de TPIg. De ce fait, la couverture en troisième dose de TPIg reste en deçà de la cible fixée bien que le pourcentage de femmes ayant reçu au moins trois doses soit passé de 12% en 2011 à 32% en 2018, puis à 46% en 2022. Il est également important de souligner une diminution significative du pourcentage entre chaque dose, passant de 83 % pour la première dose à seulement 46 % pour la troisième.
Au vu des différents facteurs indexés dans la faible couverture en Tpig, Dr Line Mbezele, pédiatre, pense que des actions peuvent être engagées à moyen et à long terme. De ce fait, elle suggère entre autres la disponibilité pérenne et continue de la Sp dans les différents lieux de prestation des Cpn en vue de réduire la survenue des ruptures de stock et le renforcement de la sensibilisation des femmes enceintes sur la nécessité à effectuer convenablement les consultations prénatales et à recevoir dès la 13e semaine de grossesse la première dose du Tpi.
Mélanie Ambombo








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