Pénétrante Est de Douala : les 9 km du tronçon entamé il y’ a plus de 6 ans toujours en chantier
Près de 6 ans après, les travaux de la phase 2 de la pénétrante Est de Douala, promis pour la Coupe d’Afrique des Nations 2021, ne sont toujours pas achevés. Le chantier, toujours en cours, suscite plus d’interrogations et d’inquiétudes chez les habitants.
Les camions vont et viennent sur le site en chantier de la pénétrance Est de la ville de Douala, dans l’arrondissement de Douala 3e. Leur passage laisse traîner des petits tourbillons de poussière qui disparaissent aussitôt. Ce jeudi 13 février 2025, les ouvriers sont à pied d’œuvre. Ils se soucient moins de la canicule qui sévit en cette période à la capitale économique.
Ces travaux qui piétinent depuis près de 6 ans, agacent les usagers, qui se lassent de la longue attente. « C’est comme si le temps s’était arrêté ici. Il semble que la fin de ces travaux avait été prévue pour la CAN 2021, avec l’objectif de fluidifier le trafic dans cette zone. Mais en 2025, ces 9 kilomètres de parcours ne sont toujours pas achevés. C’est inimaginable. On se demande ce qui a vraiment entravé ce projet », déplore Salomon Beguel, un riverain.
Long de 9 kilomètres, ce tronçon qui est la principale entrée dans la ville en provenance de Yaoundé, a subi plusieurs interruptions depuis le début des travaux il y a plus de 5 ans. Selon le Ministre des Travaux Publics, il doit être livré en mars 2025. « C’est un projet important pour tous les camerounais, mais les retards s’accumulent à cause des problèmes de financement et de gestion », explique un ouvrier qui a requis, l’anonymat.
Les riverains, eux, ne cachent plus leur colère. « On nous promet monts et merveilles depuis des années, mais rien ne change. Cette route est devenue un symbole de l’inefficacité. Ça fait 4 ans que la CAN est finie, mais son chantier est toujours en cours, quelle humiliation », déplore Martine, une commerçante installée près du chantier.
A en croire Haram Adama Abdoul Karim, chef de quartier Bel air Cogefar, l’évolution des travaux bien que visibles ces derniers mois, ne suffisent pas à apaiser les inquiétudes des habitants. « Il est impératif que le gouvernement investisse dans l’aménagement de dos-d’âne et l’installation de lampadaires sur les axes principaux, afin de sécuriser les déplacements et de réduire les risques d’accidents », explique Abdoul Karim. Il déplore aussi l’absence des travaux sur voies secondaires. « L’État se concentre sur la route principale, mais les entrées et les petites rues sont délaissées. C’est dans ces zones que la population souffre le plus, notamment en saison pluvieuse », déplore le chef de quartier.
Une vue du chantier
Selon le Ministère des Travaux publics (MINTP), les travaux routiers d’aménagement de ce boulevard urbain de l’entrée Est de la ville de Douala, connaissent une progression appréciable avec un avancement de 83% au 13 janvier 2025. Les travaux en cours concernent la mise en œuvre des doubles en béton armé et la pose des bordures. Ces travaux consistent à construire une autoroute de 9 kilomètres, d’un montant global initial de 146 milliards de F Cfa.
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Le projet vise à doter Douala « d’une voie de transit à double sens et de deux voies de desserte à 2 voies en mono sens de 9 km ». Sont également prévus, l’aménagement de voies alternatives, « la construction de 3 passerelles piétonnes et 2 ouvrages d’art dont un passage inférieur à Yassa et un passage supérieur à Japoma, la réalisation de 5 giratoires ».
Confié au groupement chinois WIETC/CRCC14, le contrat a été résilié et attribué au Canadien Magil en octobre 2019, en raison notamment de la lenteur et de la qualité des travaux réalisés. Les travaux sont maintenant réalisés par l’entreprise MAG SARL, sous-traitant de l’entreprise canadienne.
En rappel, la première phase du projet en chantier depuis Avril 2014, a été livrée. La deuxième en cours est la partie concerne la construction du tronçon Borne 10-pont sur la Dibamba.
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)









C’est triste pour nous Camerounais.