Pme camerounaise : le secteur tertiaire toujours dominant
En 2024, les Pme qui ont connu une croissance de 12, 8 % en un an, représentent 99,8 % des entreprises locales. Malgré cet essor, leur structure reste déséquilibrée au milieu des deux autres secteurs qui peine à se développer. Pour l’économiste Dr Marc Sylvain Boum, ce secteur dominé par l’informel ( à l’émergence du pays.
Les Petites et moyennes entreprises (Pme) continuent de dominer l’économie camerounaise. Selon le ministère de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), à travers l’annuaire statistique 2024, elles représentent 99,8% du tissu entrepreneurial local avec 443 524 Pme en activités sur 444 302 entreprises. Ce stock est en hausse de 12,8 % par rapport à 2023 où sur 393 954 d’entreprises au Cameroun, 393 166 étaient des Pme. Même en 2022, la quasi-totalité des entreprises au Cameroun étaient des Pme, soit 349 722 sur 350 889 entreprises.
De cet annuaire statistique, il ressort que le secteur tertiaire a un quasi-monopole des Pme camerounaises avec 85,4 % en 2024, 79,6% en 2023 et 81,73% en 2022. Ce secteur que l’Institut national de la statistique et des études économiques( Insee) de France définit comme secteur des services, est le troisième des trois secteurs économiques. Il englobe une variété d’activités notamment, la vente au détail (commerce de biens et services, l’hôtellerie, les transports, les soins de santé et les services financiers).
Selon l’économiste Dr Marc Sylvain Boum, ce monopole s’explique par la faiblesse du secteur primaire dont les activités économiques reposent directement sur l’exploitation des ressources naturelles. « Le Cameroun, un pays producteur de pétrole, a toujours acheté du pétrole brut de l’étranger parce que l’usine de raffinerie locale n’avait pas les capacités de raffiner notre pétrole dit lourd. Et depuis l’incendie de la Sonara en 2019, le pays n’est plus capable de raffiner du pétrole brut. Conséquence, le pays se lance dans l’importation du carburant », fait observer l’économiste. A cette faiblesse, il y ajoute celle du secteur secondaire où l’industrialisation est faible et demeure sous développée.
Toutefois, souligne cet économiste, le secteur tertiaire actuel du Cameroun dans sa forme actuelle, ne peut être un réel levier d’émergence. Néanmoins, il nuance en ajoutant, « à condition de structurer et moderniser ledit secteur. » Et pour justifier sa réponse, Dr Marc Sylvain Boum explique que dans sa forme actuelle, le secteur tertiaire au Cameroun est trop informel. D’ailleurs l’annuaire statistique 2024 des Pmees indique que le poids du secteur informel dans l’économie camerounaise reste prépondérant sans toutefois contribuer efficacement à la création des richesses. Car beaucoup d’activités sont de type survie avec très peu de valeur ajoutée. « L’émergence ne viendra pas d’un seul secteur mais d’un système intégré et diversifié. Il devra s’articuler avec les deux autres secteurs, se transformer et devenir plus formel avec plus de productivité », conclut Dr Marc Sylvain Boum
Mélanie Ambombo







