Pré-rapport sur la désinformation : Des réactions fortes après la présentation à Yaoundé

À la sortie de l’événement de ce 1er septembre 2025, journalistes, politiques, acteurs de la société civile et partenaires internationaux ont livré leurs impressions où inquiétudes, espoirs et appels à l’action, s’entremêlent.

Salle comble, regards attentifs, discussions conviviales avant le lancement de l’événement, la présentation du pré-rapport sur les grandes tendances désinformationnelles au Cameroun et le dévoilement de la toolbox MyDataCheck ont attiré un large public. Venus s’informer sur l’ampleur du phénomène au Cameroun à cinq semaines de l’élection présidentielle, hommes de médias, acteurs de la société civile, chercheurs, diplomates, hommes politiques et représentants d’organisations internationales ont pris la mesure du danger ce 1er septembre à Yaoundé.

Au terme de la restitution menée par ADISI-Cameroun et ses partenaires, il s’est ouvert une série d’interventions où se sont mêlées reconnaissance, appels à l’action et attentes concrètes. Pour David Atemkeng, chargé de l’Information et de la Communication à la délégation de l’Union européenne au Cameroun, le message est clair :  les Camerounais sont pacifiques, mais la recrudescence des discours de haine interpelle tout le monde. D’où l’urgence de penser à un véritable monitoring afin de prévenir les dérives électorales tant redoutées.

Elle aussi, Bergeline Domou de Stand up Cameroon, se dit inquiète face à la désinformation couplée à l’intelligence artificielle qui risque d’« amener le monde où on n’espérait pas ». Elle déplore une législation en retard alors que « pour les élections qui arrivent ça semble être un volcan prêt à exploser ».


L’homme politique, Aristide Eko’o, secrétaire général adjoint du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn), a salué « un rapport fidèle à la réalité du terrain » et souhaite que la toolbox permette de distinguer le vrai du faux. Le secteur numérique, par la voix de Rigobert Kenmogne, secrétaire exécutif de Digital Access, a rappelé le rôle central de l’État qui reste le garant de l’information fiable.

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Les médias, eux, y voient la formalisation de ce qui se murmure déjà. Éric Boniface Tchouakeu, chef de chaîne à Radio Tiémeni Siantou, le résume : « même un non-Camerounais peut désormais constater noir sur blanc les éléments conflictogènes qui entourent la présidentielle. » Une inquiétude partagée par Bertrand Owona, rédacteur en chef à Royal FM, qui observe depuis 2018 la montée d’un discours haineux structuré, orchestré, amplifié sur les réseaux sociaux.

Enfin, pour les éducateurs, Anicet Mbelamout, assistant projet à Eduk-Media conclu avec fermeté que la situation est alarmante de manière crescendo et qu’il y a lieu d’agir. Entre inquiétudes et espoirs, la cérémonie a surtout révélé un consensus : la bataille pour des élections apaisées se jouera aussi sur le terrain de l’information fiable.

Mélanie Ambombo

 

 

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