À moins de 2 jours du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, la frustration et l’impatience gagnent la population de Douala 5^e face aux retards observés dans la distribution des cartes électorales. Ils sont nombreux, les Camerounais qui ne parviennent toujours pas retirer leur carte d’électeur.

Il est environ 10 heures ce jeudi 9 octobre 2025.  Sous un léger soleil, des citoyens, majoritairement jeunes, se sont rassemblés devant l’antenne communale d’Election’s Cameroon de Douala 5^e, à Bonamoussadi. La file d’attente se rallonge au fil du temps. Dans les rangs, des hommes et des femmes se bousculent, s’impatientent et affichent leur inquiétude.

Ils attendent leur tour pour retirer leur carte d’électeur, à 2 jours du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025. « Nous sommes à moins de 2 jours de l’élection présidentielle, mais le processus du retrait de la carte d’électeur reste très compliqué », confie Adeline, qui attend depuis 4 heures sans suite. « Je n’ai toujours pas réussi à m’inscrire sur la liste pour récupérer ma carte. Je ne sais même pas si ça vaut encore la peine d’attendre », déplore cette électrice. 

A l’instar de Adeline, la frustration est visible chez de nombreux citoyens face à la lenteur du processus. « Ça fait pratiquement une semaine que je fais des allers-retours ici. Les cartes sont là, mais on nous tourne en rond. Il y a trois jours, ils ont dit qu’ils allaient ramasser nos cartes pour les distribuer, mais après plusieurs heures d’attente, ils n’ont rien fait. On nous a simplement dit qu’il y a une coupure d’électricité, et qu’on devait revenir le lendemain », dénonce Romaric Ze, qui pense, que ces retards ne sont pas anodins.

Par ailleurs, certains citoyens sur place, décrient des pratiques douteuses. « Le retrait de la carte d’électeur est devenu une opportunité pour certains agents. Ils demandent aux citoyens de payer 1000 F Cfa pour obtenir leur carte rapidement. Ceux qui ne veulent pas débourser restent en attente, parfois pendant des heures, sans garantie d’obtenir leur document à temps. », déplore Armelle Y, qui confie avoir payé la somme de 1000 F Cfa avant de pouvoir obtenir sa carte d’électeur.

Au cours de ce reportage, nous nous sommes approchés des responsables de l’antenne communale d’Elecam de Douala 5^e,  mais ils n’ont pas souhaité s’exprimer.

A en croire un gendarme qui a requis l’anonymat, la centralisation dans un seul site, est l’une des causes de cette lenteur dans le retrait des cartes d’électeur. « Tout Douala 5^e est centré sur un seul site de retrait, ce qui complique la situation alors que si le centre est décentralisé, les gens ne peuvent pas avoir ce genre problème », souligne ce gendarme qui recommande une approche décentralisée pour faciliter l’accès à ces documents importants.

Hyacinthe TEINTANGUE

Cet article a été produit dans le cadre du projet Partenariat pour l’intégrité de l’information.