Au cours des meetings de précampagne à l’Est, l’ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) annonce la création des richesses et des milliers d’emplois à travers l’exploitation des ressources minières, forestières, aquatiques et agricoles que regorge le Soleil levant.

Lorsque Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, annonce sa victoire au sortir de ce scrutin, la place des fêtes de Bertoua est en liesse ce 19 septembre 2025. « Dès le 13 octobre 2025, je suis président de la République pour protéger la nation camerounaise et mettre tous les camerounais au travail particulièrement la jeunesse », promet le président du FSNC. Avant de poursuivre, « dans ma vie, j’ai commencé comme un apprenti, j’ai été ouvrier et je sais ce que les travailleurs rencontrent. Je suis à Etoudi pour améliorer les conditions d’existence non seulement des ouvriers, mais de tous les camerounais parce que l’Est à lui seul est capable de générer suffisamment des richesses pour éradiquer la pauvreté ».

En plus, le candidat du FSNC s’interroge : « qu’est ce qui justifie la pauvreté au Cameroun alors que nous sommes assis sur l’or, du trésor et le pétrole ? Ça veut tout simplement dire que ceux qui sont aux commandes, sont incompétents ou alors, ça les a dépassés. Je viens donc retrousser vos manches parce que nous allons hériter d’un Cameroun en difficultés ». En effet, lorsqu’en fin juin 2025, l’ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de 2009 à 2018 et ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle de 2019 à 2025, annonce sa candidature à l’élection présidentielle, l’un des grands défis qu’il souhaite relever est la lutte contre le chômage.

D’après les données de l’Institut National de la Statistique (INS), le taux de chômage officiel au Cameroun est estimé à environ 3,3 %. Mais cette moyenne nationale masque une réalité bien plus complexe : chez les jeunes diplômés, le taux grimpe à 14,8 % pour les 25–35 ans. À cela s’ajoute un sous-emploi massif, qui concerne plus de 65 % des actifs. Cependant, l’avenir radieux miroité par le candidat du FSNC est pris avec des pincettes par la société civile à l’Est. « Nous prenons ce discours comme une promesse de campagne électorale. Aucune sanction ne peut donc s’appliquer à un candidat qui ne respecte pas sa parole. Ensuite, nous demandons comment ce candidat va honorer sa promesse alors même qu’il n’a pu le faire en tant que ministre chargé justement de l’emploi. Il peut arguer de ce qu’il avait les mains liées, argument loin d’être spécieux mais qui ne convainc pas parce qu’à la réalité, les entreprises qui exploitent les ressources naturelles de l’Est étant toutes privées. Leurs recrutements sont soumis à l’émission des besoins pertinents », relève Bernard Gaétan Bangda, coordonnateur de Moabi Think Tank, une organisation de la société civile qui a assisté au meeting de Bertoua. « Un chef d’Etat ne peut donc pas contraindre une entreprise à recruter.  Sauf s’il met en place des mécanismes de subvention des entreprises privées leur permettant d’opérer des recrutements, donc réduire le chômage. Malheureusement, le candidat ne décline pas les mécanismes qui vont aboutir à sa concrétisation », estime Bernard Gaétan Bangda,

Sébastian Chi Elvido à l’Est    

Cet article a été produit dans le cadre du projet Partenariat pour l’intégrité de l’information