Presse :En Afrique, 8 journalistes tués en 2019

L’Unesco révèle que moins d’un cas sur huit meurtres enregistrés depuis 2006 est actuellement considéré comme résolu, soit près de 90%, de taux d’impunité.

La menace qui pèse sur les journalistes au quotidien dans le monde, dans le cadre de leur profession, suscite des inquiétudes. A en croire l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), bien que le nombre de journalistes tués dans le monde a presque diminué de moitié en 2019, les professionnels des médias demeurent confrontés à des risques graves, l’impunité qui entoure les crimes contre eux étant presque totale. Dans son rapport, L‘Observatoire de l’UNESCO a répertorié près de 56 journalistes qui ont été assassinés, victimes de mort violente,  en 2019 dans le monde, 90% étant des journalistes locaux. Un chiffre en baisse par rapport au 99 cas de décès enregistrés en 2018. Le bilan le plus faible depuis plus de 10 ans, indique cette agence onusienne chargée de la science et de la culture dans le monde.

Au total, l’agence onusienne a enregistré 894 assassinats de journalistes entre 2010-2019, soit une moyenne de près de 90 par an.Avec 22 meurtres en 2019, l’Amérique latine et les Caraïbes enregistrent le nombre le plus élevé des hommes de médias tués, suivies de l’Asie et du Pacifique avec 15 assassinats et la région des États arabes avec 10 meurtres.En Afrique, huit journalistes ont été tués en 2019, dont 3 en Somalie et 12 en 2018. Des crimes, qui pour la plupart, sont restés impunis. En effet,ce rapport montre que seule une minorité des agresseurs ou des assassins de journalistes sont ensuite poursuivis. Estimé à près de 90%, le taux d’impunité reste scandaleusement élevé. Moins d’un cas sur huit enregistré par l’UNESCO depuis 2006 étant actuellement considéré comme résolu.

Zones de conflit

D’après cette organisation, les journalistes ne sont pas seulement exposés à des risques extrêmes lorsqu’ils couvrent des guerres. Ils sont également visés lorsqu’ils font des reportages sur la politique locale, la corruption et la criminalité, souvent dans leur ville de résidence.En 2019, rapporte cette organisation, six cas sur dix (61%) ont été enregistrés dans des pays qui ne connaissent pas de conflit. À l’instar des années précédentes,plus de 90% des assassinats enregistrés en 2019 concernaient des journalistes locaux.

Dans une autre étude publiée en novembre 2019, cette agence onusienne révèle que les journalistes sont de plus en plus souvent victimes d’agressions verbales et physiques du fait de leur travail. Les dernières années ont été marquées par une augmentation des emprisonnements, des enlèvements et des violences physiques, dans un contexte où se généralise une rhétorique hostile aux médias et aux journalistes. Les femmes journalistes, en particulier, sont souvent la cible de harcèlement en ligne et de violence sexiste. De manière générale, les menaces contre les journalistes ont pour objectif de faire taire les voix critiques et de restreindre l’accès du public à l’information.

Face à ces violences, l’UNESCO a mis en œuvre, le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, afin d’améliorer la sécurité des journalistes et à lutter contre l’impunité des crimes commis à leur encontre.

Marie Louise MAMGUE