Santé : L’Hôpital Laquintinie en guerre contre les complications prénatales
Cet établissement sanitaire de Douala se dote d’une nouvelle salle de préparation à la naissance pour améliorer l’approche de la prise en charge prénatale. Cette initiative vise à mieux préparer les femmes enceintes, à réduire les complications et à humaniser l’accompagnement lors de l’accouchement selon le chef de département gynécologie-obstétrique.
Ce lundi 26 mai 2025, aux environs 12 heures, Kenfack, une femme enceinte de sept mois, découvre la nouvelle salle de préparation à la naissance de l’hôpital Laquintinie de Douala. « Lors de mon précédent accouchement, j’ai été opérée, et je me suis dit qu’il était essentiel de mieux respecter les exigences de la préparation à la naissance. Avec cette nouvelle installation, je pense que je serai mieux orientée et mieux prise en charge, ce qui pourrait éviter certaines complications », confie cette gestante visiblement fatiguée.
Adriane T, qui suit sa consultation prénatale dans un autre établissement sanitaire, a décidé de se rendre à Laquintinie pour bénéficier des conseils et orientations afin d’éviter d’éventuelles complications. « C’est ma première grossesse. Bien que suivie ailleurs, j’ai entendu parler de cette initiative et j’ai pensé qu’il serait prudent de venir ici pour mieux me préparer », affirme Adrianne.
Un changement dans la prise en charge des femmes enceintes qui ne passe pas inaperçu. « L’accueil s’est nettement amélioré. Avant, il était difficile de rencontrer le médecin lors des visites. Aujourd’hui, le confort est au rendez-vous, même si les prix ont augmenté. En comparaison avec d’autres cliniques, ici, on se sent mieux », témoigne Evelyne qui prévoit son troisième accouchement dans cette structure.
Carte du ratio de mortalité maternelle en 2020 (mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes)
Selon Rachel Ngah, Major de la maternité, cette innovation vise à renforcer la qualité des consultations prénatales. « Par le passé, beaucoup de femmes arrivaient en salle d’accouchement sans préparation, ce qui augmentait le risque de complications. Désormais, après 8 mois de grossesse, des exercices spécifiques leur permettent de mieux préparer leur corps, d’élargir le bassin, et d’apprivoiser leur peur de l’accouchement. Nous informons aussi les maris sur les attitudes à adopter pendant cette période », explique Rachel Ngah.
A en croire le Dr. Gertrude Moukouri Same, chef de département gynécologie-obstétrique de L’hôpital Laquintinie, cette initiative contribue à mieux détecter les signes d’alerte et à réduire les risques liés à la prématurité. « Beaucoup de femmes arrivent tardivement, souvent parce qu’elles ignorent les signaux d’alerte. Cette salle doit humaniser et améliorer nos soins, permettant un accouchement plus serein et optimisé », soutient le Dr. Gertrude Moukouri Same. Elle indique qu’avec une moyenne de 150 accouchements par mois dans son service, le principal défi reste les barrières culturelles car beaucoup de familles pense que la femme doit accoucher seule, sans accompagnement. « Il faut changer cette mentalité, car l’aide, qu’elle soit psychologique ou financière, est essentielle pour un accouchement réussi », conclut le Dr.
Hyacinthe TEINTANGUE (stagiaire)








