Scolarisation : Un foyer dévoué aux enfants défavorisés à Yaoundé

Scolarisation : Un foyer dévoué aux enfants défavorisés à Yaoundé
Située au quartier Nlongkak, cette structure s’est donnée pour mission d’être le garant de l’éducation, de la socialisation, de la santé et du bien-être des enfants orphelins ou abandonnés avec ou sans handicap .
La cloche vient de sonner ce vendredi 6 décembre 2024 au Foyer école des enfants aveugles, malvoyants et abandonnés, Daniel de Rouffignac de Yaoundé, dans l’arrondissement de Yaoundé I. Malgré la fin de cette première récréation d’une durée d’une heure, ces jeunes apprenants composés entre autres d’enfants non-voyants, mal voyants, sourds muets et handicapés moteurs ont du mal à mettre un terme à leurs jeux. Une interpellation de Jérémie Hermane Aboui, le responsable de cette structure d’encadrement suffit à remettre de l’ordre.
Esther Claudia Mengueli, pensionnaire du foyer depuis quelques mois et ses camarades regagnent aussitôt leur place sous le hangar qui leur sert de salle de classe. En réalité, cette salle de classe n’est autre que la véranda du foyer qui a été aménagée pour la circonstance. Dotée de quelques tables bancs, elle est couverte de vielles tôles qui sont censées protéger les enfants du soleil et de la pluie.
Malheureusement, déplore le responsable de ce foyer, cette toiture peine à contenir les eaux en saison pluvieuse. « Nos études ici dépendent de la saison. Lorsqu’il ne pleut pas, nous avons une journée de classe normale mais dès que la pluie tombe, nous arrêtons tout pour mettre les enfants à l’abri », témoigne Jérémie Hermane Aboui.
L’unique classe de cette structure fournit tout l’enseignement de base de la maternelle au CM2. Elle est tenue par trois enseignants bénévoles et chacun d’entre eux a deux paliers qu’il entretient en respectant le programme établi par le gouvernement. « Au niveau du travail, chacun se concentre sur son effectif. Nous avons au total 23 élèves avec deux enfants autistes. Toujours dans notre foyer, 22 de nos pensionnaires sont au lycée et sept à l’université », renseigne le responsable du foyer.
Selon Jérémie Hermane Aboui, la demande est forte mais faute d’espace et de moyens financiers, il est difficile d’intégrer plus d’apprenants. « Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre plus d’apprenants . En plus de cela, nous éprouvons d’énormes difficultés à mettre le matériel adéquat à la disposition des enfants surtout pour les non-voyants. Pour pourvoir tenir tout le long de l’année scolaire, nous nous débrouillons avec les dons que nous recevons », poursuit Jérémie Hermane Aboui
Malgré l’état délabré de cet espace, les enfants s’y plaisent à en croire leurs nombreux témoignages. Esther Claudia Mengueli compte d’ailleurs sur les cours qui lui y sont dispensés pour assurer son avenir « Ma mère m‘a déposé ici parce qu’elle n’avait pas d’argent et depuis que j’ai la chance de reprendre mes études, je compte bien étudier. Car lorsque je serais plus grande, je rêve devenir médecin », témoigne la jeune fille de 8 ans inscrite au cours préparatoire. Comme elle, Albert Patrick le Grand Kana Kana, parti de son Eséka natal faute d’école spécialisée pour non-voyants, compte exploiter l’opportunité que lui offre ce foyer pour faire de son rêve de devenir magistrat, une réalité.
D’après Jérémie Hermane Aboui, le Foyer école des enfants aveugles, malvoyants et abandonnés, Daniel de Rouffignac de Yaoundé, encadre tous les ans, une cinquantaine d’enfants. Ce foyer compte parmi ses anciens pensionnaires, un journaliste et un douanier non-voyants.
Mélanie Ambombo







