Sommet Afrique-France : « Vous me reprochez de collaborer avec quelle dictature ? »
Une vue du panel des discutant

Le 8 Octobre dernier, près de 3 000 africains et francais se sont retrouvés à Montpellier pour poser un diagnostic sans complaisance sur les rapports entre l’Afrique et la France. 2030 a été indiqué comme le point d’orgue du nouveau départ souhaité entre les deux parties. Aucune annonce forte, contrairement à ce que des médias francais indiquaient la veille.

Le 8 octobre marque ainsi, le couronnement de plusieurs mois de travaux entre acteurs, dans les 12 pays africains dont 700 participants ont fait le déplacement du sud de la France. En effet, ce jour couronne plusieurs travaux en amont couvrant plusieurs thématiques et secteurs d’activités. On note entre autres pour la société civile, les questions de participation citoyenne, de CivicTech et de coopération décentralisée. Tandis que chez les entrepreneurs, les questions du numérique et des échanges commerciaux ont été la trame de fond des travaux.

De son coté, Achille Mbembe et son comité, choisis par l’Élysée pour piloter les préparatifs du Nouveau Sommet Afrique-France, ont remis au président Macron, un document d’environ 153 pages dans lequel la nouvelle vision des relations entre l’Afrique et la France y est consignée.

Une vue du panel des discutant.

Mais autour de ce document volumineux et ambitieux, 12 pépites venues aussi bien de l’Afrique du Nord, de l’Ouest, australe, du Sud ont durant plus de 3 heures d’horloges, partagé avec le président Macron, leur vision des relations entre l’hexagone et l’Afrique. Parmi les vœux formulés, dits parfois avec véhémence frisant un ras-le-bol, on note la fin de l’intervention militaire française en Afrique, la question du franc Cfa, le soutien des dictatures pour ne citer que ces sujets brulants.

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De cheikh Fall du Sénégal, l’on retient que les jeunes veulent que « les bases militaires françaises soient fermées et laissent place à des armées africaines libres et autonomes » outre le fait qu’il appelle le président francais à ne plus « collaborer avec les dictatures en Afrique ». A cet effet, Macron a tenu à clarifier la position de la France sur le cas de la Cote d’Ivoire, du Mali et du Tchad qui de son point de vue, ne sont pas similaires. L président a justifié le retrait progressif des troupes françaises du Mali tout en rappelant que « nous y sommes encore à la demande du Mali ». 

Quant au Fcfa, le président Macron a indiqué que le retrait de la France se fera à la demande des pays concernés. Pour le cas de l’Eco en Afrique de l’Ouest, par exemple, il a indiqué que la petite réserve qui se trouve dans le compte du trésor francais l’est à la demande des autorités de la Cedeo qui veulent y loger un fond de securité.

Toutes les questions ont été abordées sans complaisance. Pour une meilleure maitrise du futur, les pépites plaident également pour l’Open Data afin d’avoir une vue d’ensemble de la contribution de la diaspora dans les pays africains, outre la mise sur pied d’une maison des diasporas en France qui permettra de mieux réguler l’aide des africains vivant en France vers l’Afrique mais davantage, leurs implications dans la diplomatie française. 

Toile enflammée

La toile quant à elle n’est pas restée en marge de ce sommet. Majoritairement les africains, en effet, certains ont traité les participants de « traitres » estimant qu’il faut « complément rompre avec la France ». D’autres ont même souhaité que les africains ayant pris part à cette rencontre, soient « chassés dans les aéroports au moment de leur retour en Afrique ».

En même temps qu’on a assisté un à un contre-sommet à Paris, très peu médiatisé. Celui-ci a été organisé par des anti-français qui eux, prônent une rupture définitive et brutale avec la France qui selon eux, « continue de soutenir des dictatures et de piller l’Afrique ».

Paul-Joël Kamtchang à Montpellier.

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