Transport :  Plus de 20 décès sur le prolongement du Boulevard de la république à Douala
les manifestants du boulevard de la republique

Les populations de Bépanda Bonewanda plus connus sous le nom de Bonabo, dans l’arrondissement de Douala 5ème, ont manifesté mercredi pour réclamer la construction des ralentisseurs sur cet axe routier mortel de Douala.

« M. le Maire de la ville, prenez vos responsabilités » ; « Nous voulons des ralentisseurs de vitesse sur le boulevard » ; « Plus de 10 morts ici, ça doit cesser ». C’est entre autres contenus des affiches qu’ont brandies les populations du lieudit Bépanda Bonewonda dans l’arrondissement de Douala 5e.  Mobilisés le mercredi 4 novembre 2020 sur le Boulevard de la République, elles ont alerté le Maire de la ville sur la dangerosité de ce tronçon récemment achevé.

Une trentaine de personnes, dont les victimes d’accidents, ont participé à cette manifestation initiée par l’association « On Est Ensemble » antenne de Bepanda Bonewonda. Dans le groupe, des victimes et proches de victimes, qui se souviennent encore de leur tragédie. « Je descendais de la moto lorsqu’une autre a surgi de nulle part et m’a renversée. Le chauffeur s’est enfui après son forfait, impossible de le rattraper », se remémore Jeannette Tefack.

Cette commerçante qui se déplace désormais à l’aide des béquilles, a passé plus de 2 mois en soins intensifs pour se remettre sur pied. « Nous sommes devenus des handicapés », ajoute une autre victime. Parmi elles, des invalides. « Mon mari a fait l’accident le 27 février 2020, il est paralysé aujourd’hui », déclare Hélène Kamgue, épouse d’une autre victime.

Selon l’association On Est Ensemble, plus de 20 personnes ont déjà perdu la vie sur cet axe. Une situation qui a motivé la mobilisation des populations de ce quartier qui souhaitent trouver des solutions auprès des autorités compétentes dont le Maire de la ville de Douala. Les riverains réclament la pose des ralentisseurs de vitesse afin de réduire les accidents de circulation. « L’idéal était de passer les messages », indique Njikam Mama, chargé de communication de l’association.

Alerté en janvier 2020, ni le Délégué du gouvernement, encore moins le Sous-préfet de Douala 5e, n’a donné de suite à la requête qui avait été formulée. Le 26 mars 2020, l’association a saisi sans suite, le nouveau Maire de ville par courrier. « Nous n’avons eu aucune réponse formelle », relève Alfred Kamkuimo, président de l’antenne On Est Ensemble Bépanda Bonewonda.

Le Sous-Préfet dudit arrondissement et près d’une dizaine des agents de Forces de maintien de l’ordre sont descendus sur les lieux   dans le but d’interrompre la manifestation qualifiée de « trouble à l’ordre public ».  Quatre manifestants dont une femme ont été interpellés et gardés à vue pendant plus de 10 heures de temps, au Commissariat du 9e arrondissement situé au quartier Deïdo à Douala. Ils ont été relâchés grâce à l’intervention d’une Organisation de la société civile, alliée de l’association.

Michèle EBONGUE

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