Université de Bertoua : bientôt la production des données sur les droits de l’enfant

Un Centre crée à cet effet, va réunir les experts et les chercheurs afin de favoriser la production des données sur cette problématique dans un contexte où la violation des droits de l’enfant demeure une triste réalité dans la région de l’Est.

 Moutimbo, Onella Kamto, une jeune fille du quartier Tigaza à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est a abandonné l’école depuis deux ans à cause des difficultés financières. « Ma mère n’avait pas d’argent pour payer mes études. Depuis lors je suis à la maison et je me débrouille à faire le petit commerce mais je n’ai non plus le capital », relate la jeune fille. Comme elle, Moutimbo Nemi, un jeune adolescent du quartier Mokolo 1 dans la même ville s’est arrêté en classe de 6e et a passé quelques mois à la prison centrale de Bertoua pour une affaire de vol de téléphone.

Ces deux enfants font partie de la liste de nombreux autres enfants déscolarisés pour plusieurs raisons dans cette partie du Cameroun. « Ils sont très nombreux dans la ville qui ne fréquentent pas à cause de la pauvreté de leurs parents ou le refus express de fréquenter. On les retrouve dans la rue, dans les maisons, surtout les jeunes filles-mères, les jeunes garçons qui ont refusé l’école. Ils sont vraiment nombreux qui sombrent dans la délinquance juvénile. Pour le moment nous sommes en train de les recenser et le moment venu on va communiquer le chiffre exact », affirme Clément Ndongmo, Coordonnateur général d’ASPIRCA, une organisation non gouvernementale qui œuvre pour la réinsertion sociale des enfants de la rue et en conflit avec la loi. Dans d’autres localités notamment dans les zones minières, les enfants sont devenus les ouvriers dans les sites miniers.

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Convention 182

Pourtant, la Conférence générale de l’Organisation internationale du Travail (l’OIT) a adopté la Convention No 182 sur les pires formes de travail des enfants à Genève le 1er juin 1999 en sa 87ème session. L’article 1 de cette convention stipule que « tout membre qui ratifie la présente convention doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants et ce de toute urgence ». L’article 2 quant à lui précise qu’ « au terme de la présente convention, le terme enfant s’applique à l’ensemble des personnes de moins de 18 ans » alors que l’article 3 présente les pires formes de travail des enfants, parmi lesquels le travail dans les trous d’or. Dans les sites miniers de la région de l’Est, de nombreux enfants sont quotidiennement dans des trous d’or alors que le Cameroun a ratifié cette convention.

Face à cette situation, l’Université de Bertoua, créée en 2022, vient d’inscrire la problématique des droits de l’enfant parmi ses priorités. A cet effet, un Centre de promotion des droits de l’enfant a officiellement été inauguré le 26 mai 2025. Fruit de la coopération avec le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF), le Centre va réunir les experts et les chercheurs afin de favoriser la production des données sur cette problématique. La convention y relative a été signée par Dieudonné Emmanuel Pegnyemb, recteur de l’Université de Bertoua et Nadine Perrault, représentante résident de l’UNICEF au Cameroun.

Sébastian Chi Elvido à l’Est

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