Vacances sans sida : l’hépatite B, plus contagieuse que le VIH

La campagne Vacances sans sida 2025 a montré que le Vih au cours de la dernière édition a enregistré un taux de 0,7 %, cinq fois inférieur à celui de l’hépatite B. Des chiffres qui montrent que cette maladie est une menace silencieuse, désormais plus présente au Cameroun.

Selon le bilan de l’édition 2025 de la campagne « Vacances sans Sida », rendu public le 23 septembre 2025 par le ministère de la Santé publique (Minsanté), 26 094 personnes ont été dépistées pour le Vih, avec 189 cas positifs enregistrés, soit une prévalence de 0,7%. En parallèle, 17 247 personnes ont été testées pour l’hépatite virale B, dont 680 cas positifs, établissant une prévalence de 3,9%, soit cinq fois plus élevée que celle du Vih.

Des chiffres qui non seulement confirment la pertinence de l’élargissement de la campagne à d’autres pathologies, mais qui mettent surtout en lumière l’ampleur méconnue et peut-être sous-estimée de l’hépatite B au Cameroun.

Les résultats de cette campagne 2025 s’inscrivent dans une dynamique déjà observée à l’échelle nationale. En 2024, le Bulletin épidémiologique du Cameroun (Bec), indiquait que 17 387 cas d’hépatite B ont été enregistrés dans le pays, avec un taux de positivité de 5,7%. En comparaison, 17 673 cas de Vih ont été confirmés, mais pour une prévalence nationale de 2,7%.

A première vue, ces chiffres peuvent paraitre proches. Pourtant ils masquent une réalité bien plus préoccupante. Dr Line Maloum, experte en santé publique explique : « ce taux de positivité montre que l’hépatite B est une maladie très présente au Cameroun plaçant le pays en zone de prévalence intermédiaire-haute, selon les standards de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). » Une classification qui confirme que l’hépatite B constitue un véritable problème de santé publique, au même titre que le Vih et la tuberculose.

Selon le Minsanté, les adolescents et les jeunes représentent encore 30% des nouvelles infections enregistrées. Une vulnérabilité que le Dr Paul Tassé impute majoritairement au manque d’information et de protection. D’où l’importance, selon Manaouda Malachie, d’intensifier les efforts de prévention, notamment dans la lutte contre la transmission mère-enfant et dans la prise en charge pédiatrique.

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Face à cette réalité, l’édition 2025 de l’opération Vacances sans Sida a mobilisé 670 jeunes pairs éducateurs dans les dix régions du pays. Grace aux causeries éducatives, aux campagnes de sensibilisation médiatiques et numériques, plus de 4,8 millions de jeunes ont été sensibilisés. « Pour l’hépatite B, la lutte va au-delà des méthodes classiques. Il faut mettre un accent sur la vaccination qui reste malheureusement incomplète au Cameroun chez les adultes, en plus la prise de conscience collective demeure faible », observe  Dr Line Maloum.

Mélanie Ambombo

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