VIH : Au Cameroun, les filles 9 fois plus contaminées que les garçons

Les filles 9 fois plus contaminées par le vih que les garçons au Cameroun
D’après le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, elles représentent 0,64% par année sur l’incidence de la maladie contre 0,07% chez les garçons . Une situation que des médecins imputent entre autres à la physiologie et la précarité.
Citant les données du rapport annuel du Comité national de lutte contre le Sida (Cnls), le ministre de la Santé publique, (Minsanté), Manaouda Malachie, rapporte que sur un total de 8990 ados-jeunes identifiés séropositifs au Vih-Sida en 2023 au Cameroun, soit 7115 filles et 1875 garçons, le nombre de nouvelles infections est de 2228 . Des infestions qui représentent un quart (25%) des séropositifs contre 6762 anciens cas dont le statut était déjà connu et qui sont sous traitement antirétroviral.
« D’après les enquêtes de Camphia et démographique et santé (Eds) réalisées respectivement en 2017 et 2018, la prévalence (anciens et nouveaux cas) du VIh chez les ados-jeunes est de 1%, l’incidence du Vih est de 0,35% par année, avec un poids 9 fois plus élevé chez les filles (0,64 par année) par comparaison aux garçons (0,07% par année) », explique le Minsanté . Manaouda Malachie relève que la tranche d’âge 15-24 ans représente environ 30% du poids de l’ensemble des nouvelles infections au Vih enregistrées au Cameroun durant l’année 2023.
« Les filles ont toujours été les principales victimes du Vih-Sida en raison des inégalités de genre qui les empêche de prendre des décisions plus éclairées pour la préservation de leur santé, la pauvreté et le manque d’accès aux programmes de prévention du Vih et de la santé sexuelle reproductive », explique le médecin généraliste, Dr Paul Tassé.
Dans la même logique, le Dr Ange Emilie Mvogo, médecin généraliste, pense que cette exposition des filles au virus du Vih est due au fait que les filles sont physiologiquement plus vulnérables que les garçons. « Elles ont deux à quatre fois plus de risques d’être exposées au virus à cause de la plus grande étendue et la plus grande fragilité du vagin », explique ce médecin.
En outre, souligne, Henriette Bella Ngono, animatrice en promotion de la santé, la jeune fille subit beaucoup de pression sociale. « La jeune fille est le plus souvent victime de rapport sexuel forcé à la première rencontre avec un partenaire. Il y a aussi la dépendance sociale provoquée par la précarité et les mariages forcé ou précoce . C’est à dire que dans cet état de vulnérabilité elle n’a pas souvent la possibilité de refuser un rapport sexuel ou d’exiger le port du préservatif », ajoute, Henriette Bella Ngono.
Afin de protéger les filles et les jeunes femmes contre ce virus, Dr Paul Tassé propose de renforcer l’éducation des jeunes en améliorant les programmes scolaires basés sur la connaissance du Vih-Sida ; de renforcer davantage par le biais des médias, les campagnes de marketing social visant à améliorer les connaissances des jeunes sur le Vih-Sida . A tout ceci, il propose égalent d’autonomiser les filles et jeunes femmes vulnérables issues des milieux défavorisées ; de lutter efficacement contre le mariage précoce, d’éduquer et sensibiliser largement les filles et les jeunes femmes sur la nécessité de se protéger contre cette maladie.
Mélanie Ambombo







