Bafoussam : Le travail des enfants a droit de cité
Un enfant, vendeur ambulant.

Les travaux des enfants pendant les vacances dans le but d’obtenir les frais de scolarité

Le travail des enfantsEn cette période de vacances scolaires, ils sont nombreux à effectuer des activités génératrices de revenus.  

A 07h ce 13 juillet, dans un épais brouillard, Pierre 15ans et ses frères cadets Eric 13 ans et Emmanuel 9ans quittent la maison de leur parent au quartier Saint Thomas. Direction le marché B de Bafoussam Le travail des enfantsoù, toute la journée, ils font vendre des produits d’hygiène (brosse à dent, dentifrice, savon de toilette, etc). Vendeurs ambulants, ils sillonnent le marché pour accoster les clients et proposer leurs marchandises.

Leur objectif : réunir plus de 50.000Fcfa avant la reprise des classes en septembre prochain. « L’année passée, j’ai travaillé près 57.000Fcfa », dit Eric pour qui le but est facilement atteignable. Elève en classe de 5e dans un collègue de la ville, Sandrine 11 ans a déjà une idée nette de ce qu’elle recevra à la fin du mois pour son travail de babysitter (de 07h à 16h) dans une famille voisine. « A la fin des vacances, ma patronne va donner 45.000Fcfa à ma mère pour préparer ma rentrée », confie la fillette qui, l’année précédente vendait des oranges.

En cette période de vacances scolaires

Comme Sandrine, Pierre et ses frères, de nombreux jeunes enfants, pendant les vacances scolaires, sont engagés dans diverses activités génératrices de revenus. Dans la ville de Bafoussam, pour certains parents, faire travailler les enfants c’est avant tout un moyen de les garder occupés, de lutter contre l’oisiveté et surtout de les éloigner du vice.

Pour d’autres, c’est plus une question de multiplier les sources de revenus. Mère de 5 enfants, Sylvie Nguetcha est veuve depuis trois ans. La rentrée scolaire est une période qu’elle redoute particulièrement. Heureusement, elle sait pouvoir compter sur ses trois ainés qui grâce au petit commerce lui donnent un coup de main non négligeable.

Cependant, bien qu’utile, le travail des enfants est interdit par le code du travail camerounais, surtout lorsque ces derniers ont moins de 14 ans.  Et pour les travaux dangereux ou de nuit l’âge minimum est de 18 ans.  Les parents contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions pénales et pécuniaires.

Le travail des enfants ils sont nombreux à effectuer des activités génératrices de revenus

Mais avant de passer à la phase répressive, les responsables du ministère des Affaires sociales (Minas) ont opté pour la sensibilisation. Ceci afin d’aider les parents à prendre conscience des dangers auxquels ils exposent leur progéniture. En effet, comme le relève les experts, un enfant de moins de 14 ans que l’on transforme en commerçant ambulant par exemple, peut pendant qu’il est sans surveillance, être renversé par un véhicule, détourné par des individus malintentionnés, ou encore initiés à la consommation de drogue et d’alcool par d’autres jeunes.  D’où la nécessité de prendre des précautions.

Vanessa Bassale

A lire aussi :  Yaoundé : voyage en Colombie avec les enfants de la rue

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.