Pisciculture : En 5 ans, l’Est a produit 61,62 tonnes de poissons

Pisciculture : En 5 ans, l’Est a produit 61,62 tonnes de poissons

Pisciculture Malgré l’absence des projets d’appui à la filière piscicole, l’absence d’écloseries modernes et d’une unité de production d’aliments pour poisson, le nombre de pisciculteurs de la région s’est accru de 298 en 2017 à 906 en 2021.

 « Avec un bas fond, j’ai réalisé en 2016 que je pouvais pratiquer la pisciculture pour répondre aux besoins de ma famille. J’ai creusé un étang à poisson près de ma plantation cacaoyère », explique Gilbert Ndongo, pisciculteur à Zangoua, banlieue de la ville de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est.

Malgré les pratiques inappropriées, ce pisciculteur a quand même réussi à produire suffisamment pour répondre aux besoins de sa famille, ainsi qu’à la demande locale. « Au début, je les nourrissais avec des bananes, des papayes, du riz et toute autre nourriture que je pouvais trouver. Je pensais qu’on peut nourrir les poissons avec n’importe quelle nourriture et à n’importe quel moment de la journée. En raison de cette pratique, le poisson a mis plus de temps à grandir », confie-t-il.

Progressivement, Gilbert a pu tirer son épingle du jeu, malgré les difficultés rencontrées. « La demande était vraiment supérieure à l’offre. Ce qui m’a fait comprendre que la pisciculture pouvait être rentable. C’est ainsi que j’ai pu éteindre difficilement mon projet », ajoute ce producteur artisanal.

Pisciculture Malgré l’absence des projets d’appui à la filière piscicole

Dans la même localité de Zangoua, Marceline Massa, la cinquantaine sonnée s’est aussi lancée dans l’activité pas comme un moyen de subsistance, mais plutôt comme une activité commerciale à part entière. « La pisciculture occupe une grande place dans ma vie. Je passe beaucoup de temps dans mes étangs. Tout métier exige quelques sacrifices, mais cela ne veut pas dire que j’ai perdu ma féminité. C’est un travail fastidieux qui exige beaucoup d’attention et de finesse avant d’obtenir du bon poisson », explique-t-elle.

 

 

Malgré les difficultés et contraintes qu’impose cette activité, l’essentiel pour elle est d’obtenir du bon poisson. En effet, Marceline et Gilbert ont réussi dans cette filière grâce à un financement de l’Agence française de développement.

En 2020 précisément, 82 pisciculteurs de la région, dont 11 femmes, encadrés par l’Ong Apdra dans le cadre du programme de développement des filières piscicoles, ont mis en place 163 étangs d’une superficie totale de près 44 hectares, pour une vente de 4 tonnes de poissons frais pendant les fêtes de fin d’année. Dans l’arrondissement de Bertoua 1er et dans les villages Gouekong, Mandjou, Adinkol et Ndemba 1, l’activité a pris son envol.

Les chiffres flatteurs

Selon une source en charge du développement de la filière à la délégation régionale de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Drepia-Est), « cette activité est pratiqué par des hommes d’environ 50 ans. Il y a comme un désintérêt des jeunes. Certains estiment qu’il y a trop d’efforts à fournir et qu’il faut du temps pour percevoir les premiers dividendes ». Les femmes quant à elles représentent environ 30%. Les espèces produites sont en grande majorité, indique la Drepia-Est, le tilapia, le kanga et la carpe commune.

Quant à la durée de l’élevage de poisson, elle varie suivant l’espèce élevée. De manière générale, le cycle d’élevage du Tilapia est de 15 mois environ, 16 mois pour l’espèce Heterotis niloticus et 10 mois pour Clarias gariepinus. Selon les pisciculteurs, plus les poissons mettent longtemps dans l’étang, plus gros ils seront à la récolte et mieux la vente sera. D’autant plus que les poissons ne reçoivent pas un aliment artificiel.

De 298 pisciculteurs qui disposaient 831 étangs et 0 écloserie en 2017, le tableau statistique de la Drepia-Est affiche 906 pisciculteurs pour 1639 étangs piscicoles et 03 écloseries en 2021. La production piscicole quant à elle est passée de 35,67 tonnes de poissons en 2017 à 98,22 tonnes en 2021. L’année la plus prolifique pour les pisciculteurs a été 2020 avec une production de 108,496 tonnes de poissons. Pour les 5 dernières années la région de l’Est a produit 61,62 tonnes de poissons.

 

 

Pisciculture l’absence d’écloseries modernes et d’une unité de production d’aliments pour poisson

Quant à la main d’œuvre piscicole, elle est essentiellement familiale. Les travaux de construction et d’entretien des étangs sont généralement réalisés par les pisciculteurs, leurs familles et leurs amis. La récolte du poisson a généralement lieu pendant les périodes de fêtes (Noel, Pâques), soit en moyenne une fois par an.  « Le plus souvent, cette récolte n’est pas aisée car les poissons surtout les Clarias gariepinus se cachent dans la vase. C’est ainsi qu’une partie non négligeable de la production est perdue outre les pertes par prédation (reptiles, hommes) et inondations », renseigne un pisciculteur.

Pour bénéficier des subventions qu’accordent l’Etat et ses partenaires au développement, les pisciculteurs de cette région sont organisés en Groupes d’initiatives communes (Gics) et en Coopératives. Ils évoquent tous comme obstacles à l’essor du secteur, « l’insuffisance d’alevins, l’absence d’écloseries modernes dans la région, l’absence d’une unité de production d’aliments pour poisson et l’absence des projets d’appui à la filière piscicole ».

Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est

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