Entrepreneuriat : Un jeune sur 2 pense investir dans l’agropastoral à l’Est

Entrepreneuriat : Un jeune sur 2 pense investir dans l’agropastoral à l’Est

Face aux difficultés d’insertion professionnelle dans Entrepreneuriat agropastoral cette partie du pays, les jeunes s’investissent dans ce domaine pour subvenir à leurs besoins et lutter contre le chômage. Cependant, l’accès aux financements reste le principal obstacle.

A 32 ans, Achille Lebogo a réussi son pari. Devenir agriculteur et vivre de son activité. Rien n’était pourtant écrit en 2018 quand, sur les conseils de son oncle, il suit une formation agricole à l’école technique d’agriculture d’Abong-Mbang, avec l’intention de s’installer dans son village à Dimako, une commune de la région de l’Est. « C’est à tort que l’agriculture est considérée dans notre pays comme le domaine des ratés. En fait, si quelqu’un n’a pas été à l’école, il ne peut vraiment Entrepreneuriat agropastoral pas parler de ce domaine comme moi », explique-t-il d’entrée.

Grace à un prêt de 4 millions F Cfa obtenu auprès d’une banque après ses études, ce jeune a développé la culture du concombre et des ignames. « Au départ, mes amis disaient que je ne pouvais pas Entrepreneuriat agropastoral réussir. Mais, c’était sans compter sur ma détermination. Ce sont les résultats de mes premières récoltes qui ont commencé à les surprendre. Aujourd’hui, je suis une référence pour certains au regard de mes investissement », dit-il.

difficultés d’insertion professionnelle dans cette partie du pays

Sylvain Minkan âgé de 35 ans, est un autre jeune qui a rangé sa licence en histoire-géographie pour retourner travailler la terre à Belabo son village, après avoir passé plusieurs années à la recherche d’un emploi à la fonction publique. « En 2015, j’ai bénéficié d’un financement de 300 mille F Cfa du programme Acefa qui m’a permis de me lancer dans la production du maïs et du manioc. Ayant appris depuis le bas âge quelques activités agricoles et sachant que c’est la terre qui fait vivre, j’ai décidé de me lancer dans l’agriculture avec ma petite famille », explique-t-il. Après avoir récolté environ 2 tonnes de maïs cette année, Sylvain Minkan ne cache pas son amour pour son métier. « J’oublie la ville quand je suis au champ. J’aime semer, voir mes cultures grandir et récolter. Grâce à l’agriculture, ma vie et celle de ma petite famille a changé, j’ai construit trois maisons. Une à ma mère, une pour moi, et une autre qui sert de magasin de stockage », se réjouit -il.

 

 

René Binyegui, 28 ans, est un autre bon exemple de réussite dans la production agropastorale à l’Est. A Gbakombo, village situé dans la périphérie de Bertoua, il a créé un groupe d’initiative commune avec des jeunes qui le soutiennent pour la production de la banane-plantain. « En travaillant en groupe, il y a plus de chance à produire beaucoup sans ressentir le poids des efforts consentis », rassure-t-il.

A l’Est, un trait de caractère distingue tous les jeunes qui se lancent dans l’agropastoral. L’audace, le courage et l’envie d’apporter un plus au développement. « Sur environ 3000 groupes d’intérêts communautaires (Gic) et coopératives agropastorales créées à l’Est entre 2017 et 2021, plus de la moitié sont tenues par les jeunes de moins de 40 ans », relève la délégation régionale de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Les secteurs d’activités dans lesquels investissent ces jeunes sont diversifiés (agriculture, pisciculture, élevage). Nombreux bénéficient des formations et des appuis pour leur structuration.

Entrepreneuriat agropastoral Formation et financement

A la délégation régionale du Minader, une source soutient que « plusieurs programmes de financements et structures de formations ont été mis sur pied par l’Etat et ses partenaires pour développer le secteur rural. Il s’agit des écoles familiales agricoles (Efa) qui sont répandues dans les quatre départements de cette région, le Cefer de Bouam, le Centre de formation créé par les religieuses à Kaïgama, l’Ecole technique d’agriculture d’Abong-Mbang et plus récemment l’Ecole pratique d’agriculture et du bois de Dimako, créée par la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts (Capef) ».

Des jeunes apprenants qui sortent de ces écoles chaque année sont insérés dans le secteur agropastoral, via le montage des projets qui sont étudiés, validés, puis financée, pour leur permettre de démarrer une activité. « Il y a eu le Projet d’amélioration de la compétitivité agricole (Paca) et le programme Afop qui ont soutenus de Entrepreneuriat agropastoral nombreux jeunes de cette région, le projet de développement des valeurs (Pdv) qui est une initiative de l’Etat camerounais financée par la Banque Africaine de développement, et le projet PCP-Acefa qui met en relief le développement du secteur rural ». Depuis 2015, la région de l’Est a bénéficié du financement de 322 projets d’un montant supérieur à 1,5 milliard F Cfa dans le cadre du Programme de consolidation et de pérennisation du conseil agropastoral (PCP-Acefa).

Impact social

Grace à ce soutien financier qui vise à améliorer les revenus des agriculteurs, près de 250 jeunes agriculteurs ont réussi à augmenter leurs productivités. « Le projet nous a aidé à accéder aux infrastructures de séchage, et de conservation. Ce qui nous a permis de cultiver 10 hectares de maïs en 2020, au lieu de 05 hectares l’année précédente », témoigne Gilbert Kamgue, jeune agriculteur basé à Batouri.

Sur environ 20.000 producteurs agropastoraux recensés dans cette région, 65% sont des jeunes organisés en Gic et en coopératives, souligne la délégation régionale du Minader. Selon ces jeunes producteurs, « leur principale difficulté est l’accès aux parcelles agricoles. Nous ne disposons pas de semences améliorées en Entrepreneuriat agropastoral quantité et en qualité. Nous enregistrons également d’énormes pertes de nos récoltes, à cause de l’enclavement des zones de production », explique Julien Nang, jeune agriculteur du village Ndjangané. Pour justifier le découragement de certains jeunes, il relève que « nous n’avons aucune structure spécialisée dans le domaine du financement agricole et les producteurs ont du mal à s’en sortir. Nous décrions aussi les détournements des subventions accordées aux jeunes agriculteurs, facilités par la prolifération des groupes d’intérêts communautaires fictifs et des coopératives qui n’existent que dans des mallettes ».

Ange-Gabriel OLINGA BENG à l’Est

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