Le pays doit cette prouesse à l’amélioration de la qualité de son café et à l’évolution du coût mondial de cette spéculation, malgré la chute de la production nationale de 24% au cours de la campagne 2023-2024.

Avec seulement 10 953 tonnes produits au cours de la campagne 2023-2024, inférieur au 13 704 tonnes récoltées lors de la précédente campagne caféière (2022-2023), les recettes du Cameroun soit 26, 69 milliards F Cfa ont paradoxalement augmenté de 36% au cours de cette période. Une performance que le pays doit au café de type robusta dont 10 161 tonnes ont été vendues par 21 exportateurs sur le marché international, contre 12 551 tonnes au cours de la campagne précédente. Seul, le café robusta a généré 25,88 milliards F Cfa, soit 7,1 milliards F Cfa de plus que les 18,76 milliards de F Cfa de la campagne 2022-2023.  Par contre, les recettes du café arabica en baisse, ont généré seulement 807 millions F Cfa.

Selon l’Office national du cacao et du café (Onacc), cette augmentation est due non seulement à l’amélioration de la qualité du café mais aussi à l’évolution du coût mondial de cette culture. L’Onacc précise que malgré la qualité qui s’est améliorée, l’arabica a chuté de 42,75% tandis que le robusta a reculé de 22,75%. Une tendance baissière que l’Onacc adosse sur « des conditions climatiques difficiles et l’insécurité dans le Nord-Ouest. » Au cours de la 4^e réunion du Comité de pilotage du projet de relance de la filière café (Parf-Café), tenue le 20 mars 2025, le ministre de l’Agriculture et du Développement durable (Minader), a présenté l’ambition du gouvernement de booster la production du café au Cameroun. Le pays ambitionne ainsi de produire 16.000 tonnes de cacao lors de la campagne 2024-2025.

Un développement de la filière qui va reposer sur l’appui à la production et à la diffusion du matériel végétal, la formation des pépiniéristes, le développement des exploitations via les champs écoles des producteurs. Pour sa part, l’agroéconomiste Dr Moustapha insiste sur l’amélioration des conditions climatiques, la promotion de la mécanisation, et l’amélioration de l’accès aux intrants.

Au niveau mondial, indique la Banque mondiale, les prix du café arabica ont bondi de 13 % au mois de décembre 2024, pour atteindre un niveau supérieur de plus de 60 % à celui observé il y a un an. Les coûts du robusta ont connu une progression de 5 %, pour se situer à plus du double de ceux enregistrés à la même période l’année dernière. La production mondiale de café, estimée à 169,8 millions de sacs pour la saison 2023-2024, devrait augmenter légèrement pour atteindre 172,4 millions de sacs en 2024-2025. Elle reste cependant inférieure aux niveaux de 2020-2021.

Mélanie Ambombo