Corruption : 21 222 dénonciations enregistrées en 2019 au Cameroun
Source- CONAC_DataViz by ADISI-Cameroun

Selon la Commission nationale anti-corruption dans son dernier rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2019 publié le 17 décembre 2020, ces dénonciations proviennent des appels au numéro vert et des requêtes via courriers électroniques.  

« À quoi sert-il de détourner des milliers, des millions voire des milliards de francs Cfa, vivre un moment dans l’abondance pour ensuite finir dans la douleur et l’humiliation ? À quoi sert-il de laisser comme héritage à sa progéniture et à sa famille la stigmatisation et la honte ? La voie à suivre est pourtant simple : l’intégrité, valeur cardinale qui consiste à être capable de faire ce qui est juste même sans le regard des autres ! »  Souligne la Commission nationale anti-corruption (Conac) dans son récent rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2019.

D’après cette étude présentée le 17 décembre 2020, cette Commission chargée de lutter contre la corruption a reçu 21 222 dénonciations en 2019 et 3 872 requêtes via courriers électroniques et administratifs. Tandis que sur les 17 350 appels (numéro vert) enregistrés, 4 482 avaient un lien direct avec la corruption et les infractions assimilées. « Ces dénonciations proviennent majoritairement des régions du Littoral et du Centre, avec 18% d’appels le concernant », révèle Dieudonné Massi Gams, président de la Conac.

De tous les ministères, souligne la Conac celui des Finances constitue selon lui, la structure la plus stigmatisée pour certaines pratiques. Notamment l’exigence de rétro commissions lors des paiements au Trésor (pourcentages), la perception de pots-de-vin pour la délivrance de la carte de contribuable, le traitement des dossiers de pension ou encore le dédouanement des marchandises.

Toutefois, après vérification, plusieurs de ces dénonciations s’avèrent non fondées. D’où le risque pour ces auteurs de s’exposer aux sanctions prévues par la loi. « Le décret n°2006/088 du 11 mars 2006 portant création, organisation et fonctionnement de la Conac en son article 3 alinéa 3 stipule en effet que : La Commission est tenue de protéger ses sources. Toutefois, si la volonté de nuire du dénonciateur est établie, la Commission lève la protection de la source concernée à la demande du tribunal. », indique le président.  

Malgré l’implication des ministères et de plusieurs autres administrations dans la réalisation de ce rapport, la Conac révèle néanmoins que des maillons manquent à la chaine. « Le plus visible est certainement celui des Collectivités Territoriales Décentralisées. Contrairement à l’année 2018 où une Commune l’avait fait (Commune d’Arrondissement de Douala II), aucune n’a fait parvenir à la Conac son rapport d’activités pour l’année 2019 », déplore Dieudonné Massi Gams.  Avec la mise en place des régions, il faudra, à l’en croire, rappeler à ces entités que la lutte contre la corruption n’est pas facultative, mais qu’elle est un choix politique affirmé et rappelé constamment par le Chef de l’État.

Michèle EBONGUE   

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