Crise sécuritaire : Au moins 81 personnes tuées en mai 2021 au Cameroun

La situation reste alarmante principalement dans les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, en proie aux conflits armés, qui ont enregistré au moins 79 morts en un mois.

Entre le 1er et 31 mai 2021, au moins 71 situations de violence ont été répertoriées, dont 42 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à la Crise anglophone, 23 dans l’Extrême-Nord, où sévit la secte islamiste Boko Haram et 06 dans les autres régions du pays. Ces faits sont répertoriés dans le cinquième rapport mensuel sur la situation des droits humains au Cameroun du Groupe de Travail de Stand Up For Cameroon, publié le 18 juin 2021.

De cette étude qui se focalise sur l’observation des situations de violences et de violations des droits humains sur l’ensemble du territoire national en général, dans les zones qui sont le théâtre de conflits armés en particulier, il ressort que la situation reste préoccupante dans les zones de conflit. Une insécurité qui affecte les autres régions.

Au cours de ce mois de mai, au moins 81 personnes ont été tuées dont 49 dans le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, 29 dans l’Extrême-Nord et 03 dans les autres régions. 32 incidents violents impliquant les forces armées régulières, les groupes armés non étatiques (Séparatistes et Boko Haram) et les populations ont causé la mort directe de 71 personnes. D’autres incidents en dehors des zones en crise ont causé la mort de 03 personnes. Tandis que 21 incidents violents impliquant l’armée et les groupes non-étatiques n’ont causé aucun décès. Près de 10 explosions réalisées grâce à des engins explosifs improvisés ont fait 07 morts au total.

Toujours en mai, 30 personnes, rapporte cette équipe constituée de partis politiques, d’organisations de la société civile et de citoyens camerounais, ont été pris en otage dans 05 cas de rapt. Ces kidnappings recensés dans les zones de conflit, se transportent désormais dans des régions jusqu’ici épargnées comme la région du littoral, peut-on lire. Entre janvier et mai 2021, au moins 90 personnes ont été kidnappées dont 68 dans la crise anglophone et 22 dans la lutte contre Boko Haram. « Les enlèvements de personnes sont importants et constituent un moyen très important de mobilisation des ressources financières par les groupes armés non-étatiques », relève ce groupe de travail.

Ce rapport met également en exergue la situation très grave que vivent au quotidien autant les détenus que les familles et les proches de personnes détenues à la prison centrale de Douala. Une enquête qui décrit diverses violations de droits humains, des dysfonctionnements et des trafics qui sont des abus connus de tous mais sur lesquels les autorités ne semblent pas agir.

Marie Louise MAMGUE

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