Eau potable : Le Cameroun perd 37 milliards F Cfa par an

Eau potable : Le Cameroun perd 37 milliards F Cfa par an

Cette perte est l’une des conséquences de la mauvaise politique de maintenance et du vieillissement des infrastructures Eau potable au cameroun par an.

Au Cameroun, seul près de 47% de l’eau potable produite annuellement sont mis à la disposition des consommateurs, alors qu’environ 53% sont perdus chaque année. C’est ce qui ressort du colloque international sur la gestion des sociétés des eaux tenu du 26 au 27 janvier 2023 à Yaoundé. Ces pertes sont entre autres causées par des infrastructures vétustes et vieillissantes ; une mauvaise politique des opérations de maintenance ; une insuffisance des compétences technologiques et techniques et des contraintes financières avec une facturation inadéquate.

Une situation qui induit des pertes financières d’environ 37 milliards F Cfa tous les ans, selon la Banque mondiale. Toujours en termes de pertes, le directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), Blaise Moussa fait savoir que le coût de production d’1m3 d’eau est de 900 F Cfa alors que le consommateur ne paye que 370 F Cfa parce que les autres 530 F Cfa sont supportés par la subvention de l’État. Il évoque aussi le phénomène de l’eau non facturée qui a non seulement un impact sur le volume du produit mais également sur l’argent à percevoir.

La lutte contre la pénurie d’eau potable au Cameroun coûte des milliards F Cfa par an

Au cours de ces travaux organisés par la Camwater et l’Association africaine de l’eau (Aae), les pertes commerciales tournant autour du sous-comptage, des erreurs de relève, la non maîtrise des données et les consommations non enregistrées, ont été évaluées. Et pour les résoudre, sur le plan des politiques et réglementations, il est question de renforcer la réglementation en matière de lutte contre la fraude d’eau ; élaborer un plaidoyer en faveur de la révision, promouvoir l’import-substitution dans ce secteur…

Sur le plan technique, il est recommandé de renforcer le cadre organique des opérations en mettant un accent sur la gestion des eaux non facturées ; promouvoir les structures innovantes de sectorisation de recherche des fuites d’eau, de gestion des déchets, de digitalisation favorable à l’analyse d’eau potable et harmoniser les outils de lutte contre les pertes et optimiser les conditions de travail. Au sujet des financements, il faudra développer et mettre en œuvre des modèles économiques sur des financements des eaux non facturées, prendre en compte et matérialiser le volet eau non facturée dans le volet financier des sociétés d’eau.

Pour Blaise Moussa, « les solutions sont connues. On parle de synchronisation ; il faut découper les zones pour pouvoir les maîtriser, ensuite les digitaliser. C’est pour cela que Camwater s’engage dans la digitalisation à la fois pour avoir les centres techniques pour contrôler les réseaux de distribution et contrôler les réseaux qui vont devenir intelligents pour une meilleure facturation et les techniques de fuite pour les réparer rapidement »

Mélanie Ambombo

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